John Gavin est décédé ce vendredi 9 février 2018, à Beverly Hills, en Californie, à l'âge de 86 ans. Selon le New York Times, l'acteur américain, dont la carrière a connu son apothéose dans les années 60, était malade depuis plusieurs mois.
Diplômé de Stanford, John Gavin ne se destinait pas à la comédie. C'est après avoir servi pour la Navy pendant la Guerre de Corée que le jeune homme débute presque par hasard dans l'industrie hollywoodienne en signant un contrat avec Universal. Très rapidement, celui qui n'est alors qu'un débutant décroche des premiers rôles. On le voit ainsi dès 1958 à la tête du mélodrame de Douglas Sirk, Le temps d'aimer et le temps de mourir (1958). L'année suivante, il est rappelé par le réalisateur pour donner la réplique à Lana Turner dans Mirage de la vie.
En 1960, l'acteur obtient deux rôles qui marqueront sa carrière à jamais. Dans Psychose d'Alfred Hitchcock, il joue le rôle de Sam Loomis, l'amant de Marion Crane, celui-là même qui maitrisera Norman Bates dans l'une des scènes les plus terrifiantes du cinéma. Cette même année, Gavin apparait également chez un autre grand cinéaste américain, Stanley Kubrick. Dans Spartacus, c'est à nouveau dans un rôle secondaire marquant que l'acteur s'illustre : celui de Jules César.
Par la suite, John Gavin tente de percer à la télévision au travers de la série western, Destry (ABC, 1984) puis avec le drama de guerre Convoy (NBC, 1985). Il ne disparait pas pour autant du grand écran puisqu'en 1967, on le retrouve dans Millie de George Roy Hill puis, en 1968, dans la peau d'Hubert Bonisseur de La Bath à l'occasion de Pas de roses pour OSS 117. C'est à cette même période qu'il est fortement pressenti pour incarner un autre espion, le cultissime James Bond dans Les Diamants sont éternels. Gavin avait même signé un contrat avant que Sean Connery ne décide, à la dernière minute, de reprendre le rôle.
Président de la Screen Actors Guild de 1971 à 1973, John Gavin s'est ensuite tourné vers des horizons différents et a notamment embrassé une carrière d'homme d'affaire en Amérique latine. Issu d'une famille d'origine mexicaine et chilienne, Gavin parlait couramment l'espagnol et, de surcroît, avait étudié l'histoire de l'économie de l'Amérique latine à Stanford. Sous la Présidence de Ronald Reegan, un ancien acteur tout comme lui, il a d'ailleurs été nommé Ambassadeur des Etats-Unis au Mexique de 1981 à 1986. Après cette expérience en politique, John Gavin a poursuivi ses activités dans les affaires internationales.
Sut Twitter, son ami, le réalisateur William Friedkin, a tenu à lui rendre hommage. En 1965, à ses débuts, Friedkin avait dirigé John Gavin dans un épisode de la suite de la série Alfred Hitchcock présente.
"Un triste jour. Mon grand ami John Gavin est décédé ce matin. L'un des meilleurs hommes que j'ai pu connaitre. Et comme un frère pour moi. Qu'il repose en paix."