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    Catherine Deneuve et 99 autres femmes défendent "une liberté d'importuner"
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Dans une tribune publiée ce mardi dans le journal Le Monde, l'actrice Catherine Deneuve et 99 autres femmes défendent "une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle."

    RACHID BELLAK / BESTIMAGE

    Dans une tribune publiée ce mardi dans le journal Le Monde, l'actrice Catherine Deneuve et 99 autres femmes, parmi lesquelles Ingrid Caven, Joëlle Losfeld, Brigitte Lahaie ou encore Catherine Robbe-Grillet, défendent "une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle", allant ainsi à contre-courant des réactions suscitées par l'affaire Weinstein. "Nous sommes aujourd'hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle", déclarent-elles.

    "Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste." Ainsi débute ce texte dans lequel le collectif de cent femmes, composé de comédiennes, journalistes ou encore écrivaines, rejette le "puritanisme" apparu selon elles avec l’affaire Weinstein et dénonce un certain féminisme qui, toujours selon elles, "prend le visage d'une haine des hommes et de la sexualité." 

    "A la suite de l’affaire Weinstein a eu lieu une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes, notamment dans le cadre professionnel, où certains hommes abusent de leur pouvoir. Elle était nécessaire", déclarent les signataires de la tribune. "Mais cette libération de la parole se retourne aujourd’hui en son contraire", poursuivent-elles. "On nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices ! Or c’est là le propre du puritanisme que d’emprunter, au nom d’un prétendu bien général, les arguments de la protection des femmes et de leur émancipation pour mieux les enchaîner à un statut d’éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l’emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie."

    Dans cette tribune, les cent femmes se désolidarisent par ailleurs du mouvement #MeToo, coupable selon elles d'avoir "entraîné dans la presse et sur les réseaux sociaux une campagne de délations et de mises en accusation publiques d’individus qui, sans qu’on leur laisse la possibilité ni de répondre ni de se défendre, ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels."

     

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