Mon compte
    Petit paysan : "Un drame qui emprunte aux codes du thriller, parfois du fantastique et de la comédie"

    Joli succès en salle (avec plus de 500 000 entrées), "Petit paysan", premier long métrage, remarqué à la Semaine de la critique, d'Hubert Charuel, sort aujourd'hui en Blu-ray et DVD. Rencontre avec son réalisateur.

    AlloCiné : On a sans doute des idées reçues sur le monde agricole. Petit paysan était-il une façon de le montrer tel qu'il est ?

    Hubert Charuel, scénariste et réalisateur : L'idée de départ était de prendre l'univers paysan car je trouve que c'est un univers qui mérite la fiction. Le but pour moi était de faire un film de genre : un drame auquel on emprunte aux codes du thriller, parfois du fantastique, un peu de comédie… Le but était de ne pas se servir du monde rural comme décor, ou que ce soit juste un accessoire dans l'histoire. Que ce soit vraiment la matière de la fiction.

    L'univers paysan mérite la fiction

    J'ai lu que vous disiez que le métier d'agriculteur était selon vous un sacerdoce…

    Oui, l'élevage laitier en tout cas. C'est un métier de dévotion. Si on le fait, c'est parce que c'est une philosophie de vie, très clairement. Je dis souvent que c'est 7 jours sur 7, 365 jours par an… Ça ne s'arrête jamais. On trait les vaches deux fois par jour, un peu comme quand on va à la prière ! C'est un métier de passion et de dévotion.

    Vous avez travaillé avec Claude Le Pape, coscénariste des Combattants, film avec lequel vous avez justement en commun de mélanger les genres…

    C'est amusant car j'étais de la même promotion à la Fémis que Claude [Le Pape] et Thomas [Cailley]. Claude, c'est elle qui m'a poussé à faire du cinéma. Depuis mon premier court métrage, je travaille avec elle. Je pense que c'est quelque chose qui fait partie de notre univers. C'est plus que ma coscénariste, c'est aussi ma partenaire artistique sur l'ensemble du film. Elle était là à toutes les étapes importantes.

    Trouver le juste niveau dans le mélange des genres, sans trop basculer dans l'un ou dans l'autre

    Je ne peux pas expliquer comment, mais pour nous, le point de départ, c'était ça, de se dire on veut mélanger les genres. On veut faire un drame, mais pas que. Justement, ça a été l'un des points les plus importants du film, l'un des points compliqués. C'est-à-dire de trouver le juste niveau dans le mélange des genres, sans trop basculer dans l'un ou dans l'autre.

    Pyramide Distribution

    Vous avez tourné dans la ferme de vos parents. Pourquoi avoir choisi ce lieu ?

    Je suis fils unique. Je n'ai pas repris la ferme de mes parents. Tourner dans cette ferme, c'était une manière un peu de la reprendre à ma façon, et puis en même temps un peu de lui dire au revoir. Quand on a écrit avec Claude, la ferme était encore en activité. Au départ, je ne pouvais pas m'imaginer tourner là-bas car je me disais justement il fallait tourner dans une ferme sans que ça soit trop lourd pour l'agriculteur chez qui on va tourner.

    Tourner dans cette ferme, c'était une manière un peu de la reprendre à ma façon, et puis en même temps un peu de lui dire au revoir

    Et puis quand on a eu terminé d'écrire le scénario, ma mère était partie avec ses vaches, mon père était à la retraite, et on avait un décor vide. Et d'un coup, on s'est dit que nous avions imaginé toutes ces séquences en pensant à ce lieu. Et le fait que je ne reprenne pas la ferme a fait que mes parents n'ont pas investi et n'ont pas modernisé la ferme. Cette ferme s'est retrouvée avec un cachet, une patine naturelle, et cela servait le propos, cela disait quelque chose sur ce personnage. Car Pierre est un personnage qui parfois refuse un tout petit peu d'évoluer.

    Pyramide Distribution

    Un dernier mot sur votre parcours cinéphile. Comment vous est venu votre goût pour le cinéma ?

    Le premier cinéma était à 30 km de chez mes parents. C'était du cinéma très populaire en fait. J'ai grandi avec les films de genre évidemment. Films d'action, films fantastiques… Je pense à James Cameron, Ridley Scott, à McTiernan forcément. Ca a été un peu la base de ma cinéphilie, enfant. Ensuite, j'ai découvert d'autres réalisateurs : Mathieu Kassovitz avec La Haine, c'était un peu un choc. Albert Dupontel aussi, avec Bernie. C'est un de mes films préférés très clairement. A la fac, j'ai découvert d'autres films : Bacri/Jaoui, Spike Jonze, Tarnatino, Scorsese…Ça oscille entre français et américains.

    La bande-annonce de Petit Paysan, disponible en DVD :

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top