Il fait partie de ces cinéastes français un peu oubliés, éclipsés par des Sautet, Resnais ou Téchiné, mais qui ont aussi bien su pendant trois décennies capter l'air du temps, rendre compte de la complexité des rapports humains et jouer de la nuance entre comédie et émotion. Jean-Charles Tacchella - car c'est de lui que l'on parle ici - se retrouve à nouveau sous le feu des projecteurs grâce à la publication de ses Mémoires, un ouvrage volumineux de 900 pages dans lequel il ne fait pas que se raconter...
Bien sûr, il est question de ses réalisations, de ses succès - Cousin cousine (1975) qui lui vaut une véritable renommée internationale, Escalier C (1985) avec Bacri et Renucci - de ses échecs - assez cinglants pour L'Homme de ma vie et Tous les jours dimanche dans les années 1990 - ainsi que de ses projets inaboutis, dont certains avec Noiret, Miou-Miou ou Adjani. C'est aussi l'occasion de le redécouvir comme journaliste à la Libération pour L'Ecran français, scénariste pour Yves Ciampi, Christian-Jaque et Michel Boisrond et comme Président de la Cinémathèque française de 2000 à 2003.
Mais là où le livre surpasse les autobiographies habituelles, c'est dans cette façon que l'auteur a de nous communiquer son amour pour le Septième art, une passion dévorante entretenue depuis son plus jeune âge. Alors qu'il était réfractaire au STO et était recherché par la police collaborationniste, il n'hésitait pas à braver les interdits pour aller voir quelque curiosité en salles. Cette admiration sans bornes pour tout ce qui fait le cinéma, elle nous l'est retranscrite à travers une multitude d'anecdotes où se croisent les plus grands talents : de François Truffaut à Catherine Frot en passant par Capra, Renoir ou Toscan du Plantier. Autant dire une mine d'or pour toute personne désireuse d'explorer les coulisses d'une époque bénie, désormais révolue.
Le plus grand succès de Tacchella
