Le pitch : La vraie-fausse vie du musicien et DJ Thomas Wesley Pentz, dit Diplo, à travers une collection de paraboles sur la vie vue par un homme capable de rassembler 60 000 personnes... mais qui est moins à l'aise en face-à-face.
Créée par James Van Der Beek & Diplo. Avec James Van Der Beek... 5 épisodes de 26 minutes.
Diffusée à partir du dimanche 22 octobre sur VICELAND
Comment est né ce projet pour le moins original ?
James Van Der Beek : Il y a quelques années j'avais vu un reportage sur Diplo où il expliquait comment il confectionnait sa musique et j'avais trouvé ça fascinant. J'en suis devenu fan. Et puis l'été dernier, le hasard a fait qu'on m'a proposé d'incarner Diplo pour une publicité, je ne l'avais jamais rencontré mais j'avais très envie de le faire. On a écrit et tourné ça rapidement, puis je pensais qu'on en resterait là. Mais les retours ont été très bons, la presse s'en est emparée et la chaîne Vice est venue me proposer cette idée d'en faire une série. Je n'ai pas tout de suite été convaincu par le potentiel mais après y avoir réfléchi, je me suis rendu compte qu'effectivement, il y avait matière à faire quelque chose autour de ce pitch : un génie de la musique sur scène, nul dès qu'il s'agit de gérer sa vie de tous les jours.
C'était surtout une porte d'entrée sur l'univers des DJ, que l'on connnaît mal. C'est une autre sorte de célébrité, qui peut paraître étrange et stupide de l'extérieur. Bref, j'étais tellement à fond que j'ai dit okay à condition de pouvoir écrire, produire et showrunner la série. J'ai pu pitcher What Would Diplo Do? à Spike Jonze, le co-fondateur et directeur de Viceland, ce qui était un honneur. Il a donné son feu vert et on a signé 5 épisodes avec la même équipe que la pub.
Quelle a été l'implication de Diplo lui-même dans le projet ?
Wes Diplo est suffisamment intelligent pour comprendre ce qu'il peut y avoir d'amusant dans sa célébrité, il a beaucoup de recul là-dessus. Il est producteur exécutif de la série mais il ne s'est pas impliqué dans l'écriture, il nous a laissé faire ce qu'on voulait et il nous a permis d'utiliser sa musique, ce qui était un vrai cadeau. Je l'ai rencontré plusieurs fois, il m'a fait très bonne impression.
Quel retour vous a-t-il fait sur la série après l'avoir vue ?
Il m'a simplement envoyé un SMS qui disait "Ca déchire".
Qu'est-ce qui est le plus cool dans le fait d'être un DJ selon vous ?
Pour moi, c'est le fait d'avoir toujours les oreilles grandes ouvertes. Tout le monde peut appuyer sur un bouton, bidouiller des sons... Par contre, ce qui est beaucoup plus difficile c'est d'être capable de comprendre ce que le public attend de la musique, ce qui va les faire danser et les enthousiasmer, et même devancer leurs attentes. Diplo fait des concerts à Las Vegas pendant trois heures et les gens dansent du début à la fin sans s'arrêter ! C'est assez fou.
L'autre difficulté c'est qu'il ne faut pas absorber l'énergie que renvoie la foule. Si vous faites ça, le spectacle devient naze. Il faut la recevoir et la rendre. Il m'a permis de prendre sa place sur scène face au public pour tourner des scènes de la série et on ne se rend pas compte à quel point c'est incroyable comme sensation. Vous pouvez facilement prendre la grosse tête quand vous vivez ça. Pas lui.
Ensuite, le plaisir de ce métier c'est évidemment de voyager partout dans le monde, d'être payé des sommes astronomiques pour ça, Diplo gagne bien plus d'argent que moi chaque année. Ce qui est génial, c'est qu'il ne se prend trop au sérieux pour autant.
"What Would Diplo Do?" est ce qu'on appelle un show "méta". Il y en a assez peu à l'antenne. Quelles sont vos références en la matière ?
Pour moi, la plus grande oeuvre méta qui ait été faite c'est Dans la peau de John Malkovich, le film de Spike Jonze. Et à la télévision, j'ai joué mon propre rôle dans la série Don't Trust The Bitch aux côtés de Krysten Ritter. J'ai adoré cette expérience, c'était génial. Du coup, je me suis tout de suite senti à l'aise pour cette nouvelle série car j'avais l'impression d'être en terrain connu. Et puis dans le fond c'était facile car le fait de se baser sur un personnage existant, dont la musique témoigne de son génie, permet d'éviter toute la partie lourde de l'écriture où l'on doit le présenter. Il nous reste ensuite à jouer sur les clichés, à jouer avec ce que les gens savent de lui pour prendre, parfois, le contrepied.
C'est la première fois que vous avez votre propre série, qui plus est que vous la showrunner. Au cours de votre carrière, vous en avez rencontré des tas. Quels sont ceux qui vous ont le plus marqué et qu'est-ce que ça vous a fait d'être à leur place ?
J'ai eu la chance de travailler avec de grands showrunners. Ils avaient tous des spécificités. Certains étaient de brillants scénaristes. D'autres étaient meilleurs dans le dialogue avec les autres scénaristes, dans cette capacité à emmagasiner les idées des autres pour former un ensemble cohérent. D'autres encore étaient incroyables en terme d'organisation de la production, capables de travailler efficacement sur six épisodes différents en même temps.
En être un, c'est la joie de créer un environnement dans lequel je suis heureux de travailler et où tout le monde est à l'aise et peut se sentir libre. Je dirais qu'être showrunner c'est à 60% du temps développer des idées, être créatif, motiver les troupes... et 40% c'est de savoir écouter les autres. Il faut savoir reconnaître ses forces et reconnaître celles des autres pour travailler ensemble et se compléter.
Une saison 2 est-elle en préparation ?
Il y a des discussions, il y a un vrai désir de Viceland de la faire, mais rien n'est signé encore pour le moment.
Est-ce que réaliser est la prochaine étape pour vous ?
Peut-être. On verra. Ma carrière a souvent pris un tournant inattendu. Je n'ai pas de projets concrêts en la matière mais j'y suis ouvert.
Vous êtes devenu Dawson, quelque part ! Il termine la série à la tête de sa propre série, comme vous aujourd'hui ?
En effet ! Je n'y avais pas pensé mais c'est vrai ! (rires)