Le film
L'Exorciste (1973)
Le trauma
"Ce qui est amusant, dans ce traumatisme, c'est que c'est d'abord un traumatisme sonore. J'étais très jeune, probablement une dizaine d'années, pas plus. C'était un soir de réveillon du nouvel an. Nous étions chez des amis de mes parents et nous étions trois filles, à peu près du même âge. Les autres ont décidé de regarder L'Exorciste, mais j'étais terrorisée par l'idée et j'ai décrété que moi, je ne le regarderais pas. Sauf que je n'avais pas non plus envie de rester seule, j'étais donc dans la même pièce, dos à la petite télévision, et je lisais – plutôt, j'essayais tant bien que mal de me concentrer pour lire – un roman de Christian Jacq. C'était affreux, vraiment affreux, car j'entendais les hurlements de Regan, de sa mère, puis de Regan quand elle est possédée par le démon, mais comme je ne voyais rien j'imaginais le film et c'était pire. Les filles, elles, étaient tordues de rire : j'étais la seule à ne pas regarder, mais j'ai probablement été la plus traumatisée. Il m'a fallu des années pour trouver le courage de regarder enfin L'Exorciste avec les images – ce qui a été, par ailleurs, une expérience tout aussi terrifiante. Je l'ai revu plusieurs fois depuis, il ne vieillit pas, c'est l'un de mes films préférés et je le considère comme un chef-d’œuvre."
Léa Bodin
Le saviez-vous ?
La scène où Regan vomit sur le Père Karras n'était pas prévue ainsi : le liquide verdâtre aurait dû être projeté sur le torse de l’acteur, mais il a été dévié de manière accidentelle. Le dégout du personnage est donc authentique, et Jason Miller a d’ailleurs avoué avoir détesté ça.
Ci-dessous, la bande annonce déjà terrifiante du film...