Le film
Dumb and Dumber (1994)
Le trauma
"J'ai toujours été une petite nature. L'horreur ? Très peu pour moi. Facilement impressionnable, j'ai constamment évité les films mettant en scène des psychopathes par crainte de ne plus jamais vouloir mettre un pied dehors. Pourtant c'est un autre type de déséquilibré qui m'a empêchée de dormir pendant un mois : ce débile de Lloyd dans Dumb and Dumber. A 8 ans, je découvrais Jim Carrey et les frères Farrelly, dont l'humour trash aurait pu bien plus aisément me choquer. Quelle ne fut pas ma surprise quand est venue la scène dans laquelle le personnage rêve qu'il défend l'élue de son cœur en se battant dans un restaurant. Et c'est justement de cet organe dont il est question... Pris dans un délire d'une violence inouïe (selon la jeune moi), ce taré y arrache le cœur de son adversaire avant de l'offrir à son propriétaire, non sans l'avoir au préalable soigneusement emballé dans un doggy bag. Convaincue qu'il était réellement possible d'extraire le palpitant avec tant de facilité, j'ai physiquement subi la scène. Outre les insomnies qui ont suivi, j'ai développé une méfiance systématique envers les films en apparence inoffensifs. Pas d'inquiétude cela dit, je suis aujourd'hui complètement guérie."
Caroline Langlois
Le saviez-vous ?
Pour se préparer à leurs rôles, Jim Carrey et Jeff Daniels ont subi un véritable processus de "débilisation". Le premier explique : "Lorsque la caméra se mettait à tourner, nous nous contentions d'adopter un regard vitreux du style 'je-viens-juste-d'avaler-de-la-peinture-fraîche-en-guise-de-petit-déjeûner'. Nous n'avons pas vraiment eu à faire d'efforts pour y arriver, nous avons même plutôt tenté de nous réfréner." Le second ajoute : "Le principe consiste à faire le vide dans sa tête. On efface tout. On essaie de faire descendre son QI aussi près que possible du zéro absolu, tout en respectant la crédibilité des personnages."
Ci-dessous, la fameuse scène du "coeur"...