"Kim Kong n'est pas une série sur la Corée du Nord". A la rencontre de la presse lors d'un déjeuner organisé au Café des Editeurs à Paris, les scénaristes Simon Jablonka et Alexis Le Sec, le réalisateur Stephen Cafiero et les comédiens Jonathan Lambert et Christophe Tek nous ont présenté Kim Kong, la mini-série événement d'Arte.
Réalisateur de nanars d'action qu'il désavoue, Mathieu Stannis (Jonathan Lambert) est sur le point de tout laisser tomber. Mais alors qu'il déprime tout seul dans sa chambre d'hôtel, il est kidnappé par les sbires d'un dictateur pour mettre en scène un film de propagande anti-américain inspiré de King Kong.
Étalé sur trente jours, le tournage de la série s'est fait en studio du côté d'Épinay-sur-Seine, puis en Thaïlande pour les prises de vue en extérieurs. Afin d'éviter "l'acte politique", mais aussi d'un point de vue pratique parce qu'un grand nombre de comédiens la parlent, c'est le mandarin qui a été choisi pour être la langue officielle du Commandeur. Un choix qui aura toutefois demandé aux acteurs beaucoup d'application, et surtout empêché toute improvisation du texte.
Qu'à cela ne tienne puisque les comédiens ont malgré tout bénéficié d'une grande liberté quant à leur interprétation, le réalisateur Stephen Cafiero ayant même encouragé ses acteurs à jouer plusieurs versions d'une même scène pour bénéficier au montage d'un plus vaste choix de prises.
Top of the Lake, Fiertés, Transferts : Arte dévoile sa sélection séries pour la saison 2017-2018Pour Jonathan Lambert, qui ironiquement jouait sur scène son one-man show Looking for Kim parallèlement au tournage de Kim Kong, le rôle de Mathieu Stannis a été, selon ses mots, une sorte de contre-emploi dans le sens où il ne s'agissait pour une fois pas de se déguiser mais aussi de savoir passer du comique au dramatique, parfois même au sein d'une même scène.
Parce qu'il ne s'agissait pas d'en faire une série politique donc, et malgré les nombreuses références faites à la Corée du Nord, l'action de Kim Kong a été située dans un pays fictif. En revanche, l'intrigue est tirée d'une histoire vraie : en 1978, Kim Jong-il ordonne l'enlèvement du cinéaste sud-coréen Shin Sang-ok et de sa femme Choi Eun-hee, pour réaliser Pulgasari, une oeuvre de propagande très largement inspirée du blockbuster nippon Godzilla.
A la tête d'un budget conséquent et d'une équipe essentiellement composée de techniciens japonais également enlevés par les services secrets nord-coréens, le couple va toutefois réussir à s'échapper lors d'une tournée promotionnelle en Autriche, laissant à Kim Jong-il le loisir de superviser en personne la finalisation du long métrage.
Mais malgré l'évocation de ce fait divers, Kim Kong n'est donc pas une série sur la dictature nord-coréenne mais au contraire une réflexion sur la création, et sur la notion de contrainte au service ou non de l'inspiration artistique.
Les trois épisodes de Kim Kong sont à découvrir ce soir sur Arte, et dès lendemain en replay sur Arte.fr
La bande-annonce de la mini-série Kim Kong avec Jonathan Lambert :