La culture du procès aux Etats-Unis peut parfois laisser les Européens perplexes. Pourtant, quand une fan de James Bond se sent trahie après avoir acheté un coffret intégral, elle peut se manifester outre-Atlantique en poursuivant en justice le studio qui l’a édité ! C’est le cas de Mary Johnson qui estime mensonger d'annoncer sur un boitier qu’un coffret contient "tous" (ou "chaque") James Bond, alors qu’il n’inclut ni la version de 1967 de Casino Royale ni Jamais plus jamais.
Twentieth Century Fox
En effet, pour des raisons de propriété intellectuelle complexes, le film collectif de 1967 et celui qu’a signé Irvin Kershner en 1982 (remake de Thunderball avec Sean Connery) ne s’intègrent pas dans la saga James Bond qui compte à présent 24 films, de James Bond 007 contre Dr. No à 007 Spectre, dont les droits appartiennent à la MGM. Au moment où le coffret Bond 50 est sorti en partenariat avec la Twentieth Century Fox (septembre 2012), seuls les 22 premiers films étaient inclus, avec un espace libre pour y intégrer Skyfall quand il paraîtrait en vidéo.
Le Seigneur des Anneaux : fin du procès entre les studios Warner et les héritiers de TolkienLe Hollywood Reporter nous apprend que le juge en charge de cette affaire, Ricardo Martinez, a trouvé l’argument de la plaignante recevable : les mots "tous" et "chaque" induiraient en effet le client en erreur puisque les deux films exclus ont effectivement James Bond comme héros.
« La Cour constate que la question de savoir comment une personne raisonnable interpréterait "tous" et "chaque" se pose, et le juge doit déterminer ce qui se qualifie comme un film de James Bond. Ces termes ne sont pas sans équivoque au vu du droit. »
Voilà donc comment un procès qu’on aurait pu croire sans suite, et dont l’argument initial ressemble à une farce, s’apprête à prendre des proportions considérables. Il se peut que Mary Johnson ait fait un achat conséquent sur Amazon le jour où elle a acheté le coffret Bond 50…
La bande annonce du coffret intégral de James Bond
