
Ridley Scott
Non sans un brin d'ironie, quoique cela soit techniquement tout à fait exact, on pourrait dire que Ridley Scott débuta sa carrière de cinéaste en signant un film de guerre pour son premier long métrage en 1977; en l'occurence l'éblouissant Les Duellistes, qui se déroule sur fond de guerres napoléoniennes. Il s'agit d'ailleurs -avis à ceux et celles qui n'auraient jamais vu ce chef-d'oeuvre- de l'un des meilleurs films ayant pour cadre la période napoléonienne.
Après avoir tâté à peu près tous les genres possibles au cinéma, du drame historique au Péplum en passant par la science-fiction, le Thriller et le film policier, Ridley Scott signe à 64 ans un film de guerre qui fera date par son approche ultra réaliste des combats et son esthétisme global, source d'inspiration pour toute une génération de cinéastes et même de Game Designers : La chute du faucon noir. Tourné entre mars et juillet 2001, le film sortira dans une Amérique en guerre et meurtrie par l'attaque du 11 septembre 2001.
Relatant un fait réel, La Chute du faucon noir est directement inspiré du livre Black Hawk down : A story of modern war de Mark Bowden, journaliste réputé du Philapdelphia Inquirer, qui est également coscénariste du film. Le 3 octobre 1993, avec l'appui des Nations Unies, une centaine de marines américains de la Task Force Ranger est envoyée en mission à Mogadiscio, en Somalie, pour assurer le maintien de la paix et capturer les deux principaux lieutenants et quelques autres associés de Mohamed Farrah Aidid, un chef de guerre local. Cette opération de routine vire rapidement au cauchemar lorsque les militaires sont pris pour cibles par les factions armées rebelles et la population.
Ci-dessous, la bande-annonce du film...

"Le film est extraordinairement fidèle à la réalité" lâchait Mark Bowden. Si les scènes de combat sont effectivement très impressionnantes, Ridley Scott a pourtant évacué le contexte politique, le point de vue somalien et l'aspect négatif du raid, qualifié de "désastre politique" par Bowden lui-même. "J'ai surtout voulu mettre en scène l'anatomie d'une guerre moderne" justifia le réalisateur de son côté; "la Chute du faucon noir est un film clinique, aussi proche du documentaire que possible". "Comme j'ai surtout écrit sur ce qu'ont vécu les soldats américains, on a décidé que ce serait le coeur du film" expliquait Bowden dans une interview à L'Express. "Ridley Scott a fait tout ce qu'il a pu pour montrer que l'ennemi n'était pas qu'une bande de rebelles et qu'il y avait une logique derrière leur combat".