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    Moi, moche et méchant 3 : rencontre avec les réalisateurs
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    Cette semaine, Gru et ses Minions sont de retour dans les salles obscures pour un troisième opus riche en nouveaux personnages. A l'occasion du Festival d'Annecy, nous avons pu rencontrer les réalisateurs du film Pierre Coffin et Eric Guillon...

    Universal Pictures International France

    Alors que Gru est de retour dans les salles obscures accompagné de ses fidèles Minions pour le troisième opus de Moi, moche et méchant, nous avons eu la chance de rencontrer les réalisateurs et concepteurs de personnages Pierre Coffin et Eric Guillon lors du Festival International du Film d'Animation d'Annecy. Les deux artistes, qui accompagnent Gru depuis ses tout premiers pas, sont notamment revenus avec nous sur la naissance des nouveaux personnages, et sur leurs propres relations avec les équipes américaines...

    Allociné : Comment s'est passé le développement de ce troisième film ? Est-il plus facile de réaliser une suite ou un projet original ? 

    Pierre Coffin : Au niveau du développement, c’est rigolo, parce que ces Américains-là ont une manière de travailler assez spéciale. Ils ne nous disent pas : "On a écrit un script, voilà ce qu’il faut faire." Mais plutôt : "On a une vague idée. Eric, colle-toi au projet et essaye de trouver des idées qui vont servir à raconter l’histoire de ce concept principal." Pour la faire courte, le premier film racontait l’histoire d’un méchant. La question était : comment le rendre gentil, et père de trois petites orphelines ? Dans le deuxième film, ce même méchant rencontrait une nana et tombait amoureux. Il fallait raconter comment ils allaient se marier à la fin. Pour le troisième film, c’était un peu plus dur. Une fois que tu as élagué le plus fort, les petites gamines adoptées, que tu transites par la femme qui se marie, ce qui est un sujet déjà un peu plus adulte et usuel, quelle est l’histoire que tu vas raconter ? Avec le producteur, on a essayé de faire intervenir le père, mais ça n’a pas donné lieu à des choses suffisamment convaincantes. Et à un moment donné, Chris Meledandri [le producteur] a été convaincu qu’il fallait créer le frère jumeau caché de Gru. A partir de là, il a donné le bébé à Eric et lui a demandé de déterminer qui était ce nouveau frangin, ce qui se passait entre les deux. Pendant un an et demi, Eric a travaillé là-dessus.

    Universal Pictures International France

    Concrètement, comment procédez-vous pour créer un personnage tel que lui ?

    Eric Guillon : Je commence à faire des visuels, des idées de pitch, à rebondir pour concrétiser visuellement ce que ça pourrait être, et ça fait rebondir tout le monde. Au début, j’ai essayé de jouer le contraste avec Gru, d’aller à l’opposé, de proposer une tenue blanche, des cheveux blonds… Par la suite, j’ai essayé de faire complètement autre chose. Des petits, des gros, des grands… Des personnages beaucoup plus dark que Gru. Toutes ces choses sont des propositions qui permettent de créer ce dialogue et de définir le personnage. On est passés par un personnage à fourrure, par de l’opulence, et en fait, c’est la simplicité qui a payé parce qu’on est revenus vers ce personnage jumeau, en tenue blanche et cheveux blonds. On joue vraiment sur l’opposé, le yin et le yang.

    Pierre Coffin : Comme dans cette BD de Mad Magazine, "Spy VS Spy". 

    Plus généralement, quel serait votre conseil n°1 pour créer un personnage ?

    Eric Guillon : Il faut essayer de se projeter un minimum. (...) Il faut avant tout créer une situation plutôt que de dessiner un personnage en pied qui n’évoque rien.

    Pierre Coffin : Ça, c’est super important. C’est LA règle, le meilleur conseil qu’on puisse donner. (...) Tu peux faire le plus joli dessin du monde, si ton dessin ne raconte pas d’histoire, si c’est seulement une jolie technique, tu n’as pas de coeur derrière, ni d’espoir qu’il puisse plaire. C’est également Eric qui a créé graphiquement ce que sont devenus les Minions.

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    Aujourd'hui, ils connaissent une renomée mondiale. Vous souvenez-vous comment ça a commencé ? 

    Eric Guillon : Au départ, c’était des petits ouvriers français, avec la salopette, la clope au bec, le béret. Des ouvriers de chez Renault tels qu’on se les imaginait dans les années 40. Il y avait déjà l’idée des clones, ils étaient petits, nombreux, et puis ça a évolué. Ils ont été créés parce qu’au départ, il y avait juste un pitch avec un méchant. Et pour le rendre intéressant, on avait besoin de créer une situation. Pour créer une interaction dans ton dessin, tu mets des petits gusses à côté qui vont servir à valoriser le grand méchant. Ça m’aide pour raconter une histoire, on a besoin de ça, et je pense qu’il faut tout construire comme ça.

    Le nouveau méchant de ce troisième opus, Balthazar Bratt, est également très réussi. Comment avez-vous eu l'idée de ce super-ringard des années 80 ? 

    Eric Guillon : En fait, ce personnage était censé être l’assistant du père de Gru, parce qu’à l’époque, il était question de lui. L’écriture évolue vraiment au fur et à mesure. Ça se passait dans les années 70, et puis Pierre a eu l’idée de ramener les années 80. Pour le fun, la musique, etc… Le père a disparu, son assistant est resté. Et moi, je suis parti de ce personnage qui graphiquement m’intéressait. J’avais déjà ses pattes d’eph, sa coupe de cheveux… J’ai gardé la petite calvitie qui était déjà là sur le personnage des années 70, et je lui ai rajouté une coupe à la Desireless, des épaulettes… Il était né.

    Faites la rencontre de Balthazar Bratt...

     

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