De quoi ça parle ?
Buenos Aires. Luna, la fille du juge Lunatti, un fonctionnaire haut placé, est kidnappée en pleine rue, malgré la présence de gardes du corps. Le juge souhaite opérer dans le plus grand secret et de manière totalement officieuse. Pour cela, il fait appel à Miguel Dimarco, un ex-policier incarcéré dans le pénitencier de Rio Azul, en Patagonie. Lunatti soupçonne l’existence de liens entre l’enlèvement de sa fille et la prison de San Onofre où il souhaite envoyer Miguel. L’ex-flic sera incarcéré sous une fausse identité (Osvaldo "Pastor" Peña) avec pour mission d’infiltrer une bande de détenus, soupçonnés d’être impliqués dans le kidnapping.
Gaston Gaudio
Une nouvelle vision de l'univers carcéral
De Oz à Orange is the New Black en passant par Prison Break, les séries articulées autour du monde pénitentiaire n'ont cessé de fleurir sur nos écrans ces dernières années. Si l'espace confiné des prisons a inspiré nombre de scénarios de qualité par le passé, il semble aujourd'hui difficile de voir s'étendre à l'infini les possibilités offertes par ces infranchissables murs de béton et barreaux d'acier. Pourtant, El Marginal réussit avec brio à éviter le piège du déjà-vu. Le créateur Sebastián Ortega nous ouvre les portes de San Onofre, une prison-favela argentine où une poignée de dangereux criminels fait la loi. Loin des maisons d'arrêt américaines sécurisées au maximum auxquelles nous ont habitué les séries du genre, il s'agit ici d'une plongée dans un établissement insalubre à ciel ouvert dans lequel le héros se retrouve rapidement sans aucune protection.
De la douceur dans ce monde de brutes
El Marginal parvient subtilement à jouer avec les codes et stéréotypes qui accompagnent souvent l'imagerie du milieu carcéral. Miguel Dimarco, le héros interprété par Juan Minujín, est un personnage charismatique et tout en justesse. Les détenus de la prison ont beau être des criminels, ils ne sont pas limités au simple carcan de la "brute épaisse". Ainsi le thème de l'homosexualité entre prisonniers est abordé frontalement et sous un angle qui se joue des idées reçues. Si les insultes homophobes fusent dans l'enceinte de la prison, l'homosexualité n'est pas un sujet tabou, et les relations homosexuelles ne sont pas uniquement synonyme de domination ou de rapport de force. En résumé, l'intrigue de El Marginal à elle seule est palpitante, mais c'est avant tout la fraîcheur avec laquelle est traité le milieu pénitentiaire qui fait tout son intérêt.
Découvrez les trois premiers épisodes de El Marginal ce lundi 26 juin dès 21h sur Canal+.
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