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    Des plans sur la Comète : "Ce que je recherche dans le jeu d’acteur c’est le grotesque et l’émotion"
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Des plans sur la comète, premier long métrage de Guilhem Amesland, sort sur les écrans ce mercredi. Une comédie allant "sur d’autres terrains d’humour" et tentant en même temps "un regard poétique sur des personnages très contemporains". Entretien.

    Jour2fête

    AlloCiné : Quel a été le point déclencheur de ce premier long métrage ? 

    Guilhem Amesland, réalisateur et scénariste : Des Plans sur la Comète est un film de personnage, des personnages imparfaits, menteurs, lâches, un peu escrocs, mais terriblement humains. Tous ont en commun de confronter leur rêve face à la réalité, dit autrement, ils sont coincés dans des situations inconfortables sans réussir à s’en dépêtrer.

    Je voulais parler de tels personnages car ils sont proches de moi et de ce que je peux observer. En jouant avec la caricature, en créant un récit absurde et en poussant le jeu des acteurs vers un burlesque jouissif, j’ai pris la liberté de faire à la fois une comédie d’aventure, une comédie romantique et une comédie sur deux frères coincés en enfance.

    Quelle a été la source d'inspiration de cette histoire ? 

    Comme spectateur j’aime aller au cinéma pour me divertir, pour rire mais aussi questionner mon rapport aux autres, à ce qui nous entoure. J’aime la comédie américaine mais je suis souvent ennuyé par leur morale puritaine. La comédie française, je la trouve loin de moi et de mes préoccupations, même si heureusement il existe Eric Judor et Thomas Ngijol, dont je suis fan. Donc j’ai fait un film que j’avais envie de voir, une comédie qui aille sur d’autres terrains d’humour et qui tente en même temps un regard poétique sur des personnages très contemporains. Ce travail de comédie entre grotesque et mélancolie, je l’ai commencé sur des courts-métrages et je le continue sur ce long-métrage. 

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    Pouvez vous nous parler de votre collaboration avec Vincent Macaigne avec qui vous avez été amené à travailler à plusieurs reprises ? En quoi est-il un comédien singulier à vos yeux? 

    Vincent Macaigne est avant tout un metteur en scène de théâtre, un comédien et un réalisateur. C’est quelqu’un en bouillonnement permanent, à l’énergie incroyable. Comme comédien il n’a peur de rien et ne calcule pas. Ce que je recherche dans le jeu d’acteur c’est le grotesque et l’émotion. Cela peut paraître simple mais il faut beaucoup travailler pour y arriver tout en préservant la vie à l’écran. J’ai eu aussi la chance que des comédiens comme Philippe Rebbot, Suzanne Clément, Hafsia Herzi mais aussi Esteban et Monir Aït Hamou me suivent sur ce registre.

    Comment avez vous choisi ce lieu / décor à la fois extrêmement "banal" mais finalement très cinégénique? 

    J’ai filmé des décors que j’aime, ceux de mon adolescence, les supermarchés, les centres commerciaux, les banlieues pavillonnaires. On peut se demander si cet urbanisme uniforme n’est pas le reflet de l’utopie républicaine, mais je ne sais quoi penser du devenir de cette utopie à mesure que le paysage français se transforme en rond-point.

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    Vous sentez-vous partie prenante d'une génération ? Qu'est ce qui caractérise cette génération selon vous?

    Ma génération est celle qui a grandie des les années 90, celle qui écoutait NTM et Nirvana, celle du walkman, du magnétoscope, de la game-boy, et qui a vu l’arrivée de l’informatique, puis d’internet tout transformer. Dans le cinéma je ne crois pas qu’il y ait véritablement de mouvement ou d’idéologie commune. Il y a des individualités qui tentent de questionner notre époque plus ou moins maladroitement, avec plus ou moins de succès. Ces regards que l’on porte sur notre société sont en plein bouleversement et en pleine redéfinition ce qui laisse présager je l’espère de grands films. Dans mon parcours j’ai rencontré des réalisateurs (-trices) qui luttaient pour faire leurs films et j’ai essayé de les suivre dans ces aventures en devenant leur assistant. Il y a donc peut-être une forme d’entraide qui se crée face aux difficultés…

    La bande-annonce de Des Plans sur la comète : 

     

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