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    Isabelle Nanty : "Munch joue avec les genres et ça fait pas mal de pirouettes"

    Isabelle Nanty est de retour ce soir sur TF1 pour de nouveaux épisodes de Munch. Rencontre avec la comédienne qui s'apprête à tourner le 3ème volet des Tuche à l'Elysée !

    GILLES GUSTINE / EXILENE FILMS / TF1

    Munch revient sur TF1 ! Après un joli succès cet automne pour la diffusion de ses deux premiers épisodes, la première chaine programme la suite des aventures de ce personnage, première tête d'affiche télé d'Isabelle Nanty. "Munch, elle est un petit peu laconique, un peu ironique parfois", résume Isabelle Nanty à notre micro, pour nous présenter son héroïne. "Elle fait de l’humour aussi parce que c’est son métier d’utiliser les mots comme arme, ou en tout cas comme outil. Donc le mot, c’est son truc."

    Et d'ajouter : "Mais je pense que c’est important d’être vigilant de ramener tout à une authenticité tout le temps. Il ne faut pas que le personnage se regarde jouer. Une chance dans Munch, c’est aussi qu’on est plusieurs. C’est ce qui me plait. Les autres sont forts. Ça pourrait s’appeler Munch et les autres, Munch et les gars, Munch et les garçons ! Il y a cette relation aux autres. Il y a Tom Vila, Aurélien Wiik, Lucien Jean Baptiste que j'adore..."

    AlloCiné : Quant au genre de la série, on pourrait dire simplement que c’est une série qui suit une avocate, mais au final, c’est bien plus que ça. Il y a de la comédie, de l’enquête… C’est un mélange de plein de choses…

    Isabelle Nanty, comédienne : Ça joue avec les genres et ça fait pas mal de pirouettes. Comme les personnages eux-mêmes font des pirouettes. Ils ont une façon de mettre de la légèreté dans du lourd. 

    Pour être la plus juste possible dans ce rôle d’avocate, comment vous êtes-vous préparée ? Avez-vous regardé d’autres fictions sur ce sujet ?

    Surtout pas. Il n’est pas question de jouer un avocat comme d’autres le joue. C’est une vérité qu’il faut trouver, une vérité de soi, le cœur qui vibre chez quelqu’un sous une robe d’avocat. C’est la conviction qu’il faut, l’adresse à l’autre, à travers les termes, les trucs... On avait un conseiller.

    C’est intéressant, il y a un rapport de force qui se joue dans le but de dire la vérité, de remettre la justice, la loi à la bonne place. Ça, c’est intéressant. Ça donne beaucoup à réfléchir. Si j’avais le temps, je lirais plus de bouquins, de témoignages. Je me suis mis dans mon ordinateur Depardon. 

    GILLES GUSTINE / EXILENE FILMS / TF1

    Etes vous cliente de série télé ? Qu’aimez-vous regarder de manière générale ? 

    Si je vais au cinéma, je vais plutôt voir Mommy. Là j’ai hâte d’aller voir le film de Nicole Garcia par exemple. Les films d’Audiard. Je vais plutôt au cinéma pour voir ça. J’ai été beaucoup au cinéma voir des films américains avec ma fille. Maintenant, elle a 14 ans, mais j’ai vu tous les Harry Potter, tous les Batman, Superman, tout ça… Quand je pars en vacances, j’ai une carte iTunes et je mets des films en avance sur mon ordinateur. Mais je ne vais plus beaucoup au cinéma et je n’ai pas le temps de voir des séries.

    Les séries sont chronophages. Quand on commence, c’est addictif et on veut tout voir. Une série que j’ai regardé comme ça avec ma fille, c’était Glee. On a vraiment tout vu et j’ai vu le temps que ça prend ! Je ne sais pas comment font les autres ! Ils ne dorment pas ! Et puis, je regarde un épisode de chaque série où l’on me dit ‘c’est une série géniale’ pour voir la facture, la façon de raconter, les acteurs, mais je n’ai pas vu des saisons entières de House of cards ou Game of Thrones ou True Detective. J’ai vu un épisode de chaque. 

    Cela dit, il y a quand même un vent, un renouveau qui se fait à travers la série sur la façon de raconter et sur la façon de traiter les personnages, de leur donner une richesse. Finalement, il y a quelque chose d’assez romanesque dans la façon de traiter les personnages dans les séries plus que dans les films. 

    Avec tout ça en tête, quand ce projet de série est venu à vous, vous ne vous êtes même pas posé la question du format série…

    Ce qui est effrayant dans une série, c’est que ça n’est pas un unitaire ! Donc vous avez peur de lasser. Déjà 52’ avec ma pomme, faut que les gens ne se lassent pas. Mais si ça dure 8 épisodes, c’est dur. Alors si ça dure 8 ans…

    Mais si ça dire 8 ans, ça veut dire que ça marche ! 

    Dieu merci, je ne me pose pas toutes ces questions… C’est la rencontre avec les gens, la proposition, comment on travaille dessus... Et après la seule question que vous vous posez est que ce soit le mieux possible et que ça s’améliore toujours, qu’on fasse toujours mieux la prochaine fois. La série est une chance pour cette raison. Chaque épisode peut être meilleur que le précédent puisque c’est tourné dans un certain ordre. Ça, ça m’intéresse. Et puis de ne pas lasser. Moi en tant que public, je sais ce qui me lasse. Comme j’ai conscience de ça, j’essaye de prévenir, qu’il n’y ait pas trop de système.

    GILLES GUSTINE / EXILENE FILMS / TF1

    Notre précédente rencontre remonte aux Tuche 2, juste avant la sortie. Et depuis, cela a été un énorme succès... Qu'est-ce que ça vous inspire ?

    Super ! C’est sympa, j’ai l’impression que les gens sont quand même assez contents quand ils voient Les Tuche. De ce que je ressens, de ce que les gens disent dans la rue. Ca les amuse, c’est divertissant, c’est tendre. Je pense quand même que le grand succès de ce Tuche, c’est la performance incroyable de Jean-Paul. Il est inouï. La jubilation qu’on a à faire les choses, elle passe. La tendresse et la jubilation, ce n’est pas un calcul, mais j’ai remarqué qu’à chaque fois que j’ai eu la chance de tourner dans un film où il y avait ces deux ingrédients, ça passe.

    Quand on passe en revue les films dans lesquels vous avez joué, c’est fou, tous ces succès, comme si vous portiez bonheur ! 

    ...Porter bonheur, je ne sais pas ! Mais ça m’a porté bonheur aussi. C’est une chance incroyable d’être choisie à chaque fois par ces maitres là, et pour ces œuvres qui ont tellement touché les gens. Je ne m’en rends pas bien compte, je ne suis pas dans la conscience de ça. Et puis de temps en temps, je me dis quand même quelle chance : Chabat, Jean-Pierre Jeunet, Resnais, Chatiliez… J’ai beaucoup de chance de les avoir croisés. 

    Y a-t-il un film dont on vous parle plus que d’autres ?

    Chez les jeunes, c’est plutôt Les Profs ou Les Tuche. Chez les trentenaires, c’est plutôt Astérix. Ca dépend des âges en fait. Les femmes, c’est Cathy Tuche. Ça touche les femmes.

    Eskwad / Pathé - Vero Boncompagni

    Et pour ma part, c’est Tatie Danielle...

    J’ai revu Tatie Danielle récemment à la télé. Ça se démode très peu parce qu’en plus dans la décoration et les costumes, c’était un peu traité comme un film d’époque finalement. Ça ne vieillit pas tellement et surtout c’est bien écrit. Et Tsilla Chelton était incroyable.

    Et Onteniente, j’ai fait deux films avec lui : Trois zéros et Disco. On s’est toujours bien marrés. Il m’a donné cette chance de tourner avec Depardieu pour de vrai, mes yeux dans les yeux. C’était impressionnant.

    Je vous demandais s’il y a un rôle dont on vous parle plus que d’autres. Mais est-ce qu’il y a un rôle dont vous êtes particulièrement fière et dont on vous parle moins, peut-être un peu moins connu du grand public ?

    Mon rôle dans Les deux canards au théâtre. C’est Alain Sachs qui a insisté énormément pour que je joue ce rôle. C’était extraordinaire à jouer. La pièce était d’une perfection de construction et le personnage était unique. C’est vraiment une œuvre incroyable.

    Et puis Tatie Danielle, c’était très plaisant à jouer parce que c’était un personnage qui ne s’attardait pas, qui ne se regardait pas jouer. Pas sur la bouche d’Alain Resnais. Il m’a vraiment donné un rôle magnifique. C’était un être exceptionnel. Un ange. Et puis à chaque fois que j’ai joué dans des films, j’ai pris du plaisir. 

    La bande-annonce de Tatie Danielle :

     

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