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    Crazy Ex-Girlfriend : rencontre avec Rachel Bloom, la star de cette série déjantée qui débute sur Téva

    La dramédie survoltée "Crazy Ex-Girlfriend", lancée en 2015 sur The CW, débarque enfin en France sur Téva ce dimanche 23 avril. À cette occasion, nous avons pu discuter de la série avec son actrice principale et créatrice, Rachel Bloom.

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    Synopsis : Avocate brillante promise à un bel avenir dans un cabinet new-yorkais, Rebecca Bunch travaille trop. Malheureuse, elle abandonne tout sur un coup de tête, dans une tentative désespérée de trouver l’amour et le bonheur dans la banlieue de West Covina, en Californie, où vit Josh, son amour de jeunesse. Excessive, déterminée et aussi un peu folle, la jeune femme entend tout faire pour reconquérir Josh et prendre, avec lui, un nouveau départ...

    Tous les dimanches à 20h50 sur Téva dès le 23 avril, au rythme de 3 épisodes par semaine

    AlloCiné : Le titre de la série, Crazy Ex-Girlfriend, laisse supposer que l'héroïne, Rebecca, est complètement folle, et pourtant c'est un personnage bien plus complexe que ça. Comment la décririez-vous ?

    Rachel Bloom : Rebecca est quelqu'un qui n'a jamais appris que son bonheur personnel était quelque chose auquel elle avait droit, à la recherche duquel elle avait le droit de se lancer. Donc quand on la voit pour la première fois, de l'extérieur, elle paraît extrêmement normale et intelligente. Mais à l'intérieur, dans sa tête, elle est en réalité une ado de 13 ans un peu attardée.

    Au moment de créer la série, est-ce que vous vous êtes inquiétée de la façon dont les téléspectateurs allaient percevoir Rebecca ? Aviez-vous peut qu'ils se disent "Ok, si Crazy Ex-Girlfriend était centrée sur un homme, sur un "Crazy Ex-Boyfriend", on dirait tout de suite que le personnage principal est un stalker complètement creepy, qui poursuit la personne qui l'obsède à l'autre bout du pays et qui mériterait d'être enfermé. Mais là, puisque c'est une femme, apparemment c'est acceptable, on peut en rire" ?

    Oui, on s'est évidemment posé la question. Aline Brosh McKenna, avec qui j'ai co-créé la série, m'a mis en garde quand je lui ai exposé ma vision du personnage. Mais je me suis dit que ce ne serait pas un problème car je savais précisément quelles étaient mes intentions, ce que je voulais raconter avec cette série. Alors oui, bien sûr, quand les gens ont vu le titre de la série au moment de sa commande par The CW, certains l'ont trouvé insultant, ils ont supposé, sur la base du titre, que Crazy Ex-Girlfriend allait parler de telle ou telle chose et ils n'ont pas vu que le titre était en fait une déconstruction visant à montrer que la série n'était pas ce qu'elle semblait énoncer par son titre. Mais en fin de compte je crois que dès que quelqu'un commence à regarder la série, il comprend immédiatement de quoi elle parle vraiment.

    Dans le premier épisode, Rebecca quitte New York pour aller s'installer à West Covina, en Californie. Pourquoi West Covina ? Pourquoi avoir choisi ce cadre précisément ?

    Nous voulions que la série se déroule en Californie du Sud. Nous aimions l'idée de voir une avocate un peu coincée de la côte Est venir s'installer dans un endroit où l'ambiance est plus décontractée. Mais je ne voulais pas que ce soit la Californie de carte postale qu'on nous montre toujours, en bord de plage. Je voulais montrer la banlieue de la Californie, que je n'avais jamais vraiment vue dépeinte à la télévision. C'est la Californie que je connais. J'ai grandi dans le sud de la Californie. Pas à West Covina, mais disons que cette ville, dans la série, reflète la façon dont je vois la Californie.

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    Au départ, Crazy Ex-Girlfriend était destinée à la chaîne câblée Showtime (Californication, Shameless, Homeland), et elle s'est finalement retrouvée sur The CW, une chaîne grand public, avec une cible plutôt jeune. À quel point le pilote a-t-il dû être réécrit pour rendre la série plus adaptée à The CW ?

    On a changé assez peu de choses en fait. 85% de ce qu'on peut voir dans le pilote définitif était déjà dans la première version destinée à Showtime. On a simplement dû retirer quelques éléments un peu trop osés, que ce soit en terme de langage un peu trop cru ou de sexualité montrée à l'écran. Et aussi "étendre" un peu l'histoire car sur Showtime la durée de l'épisode était de 30 minutes, et nous sommes passés à du 42 minutes. Mais la série est restée fidèle à ce qu'on voulait faire dès le départ.

    Est-ce que vous avez toujours su que si vous arriviez à créer une série un jour, ce serait une comédie musicale ?

    Plus ou moins oui. C'est en tout cas un genre que j'ai toujours adoré. Avant Crazy Ex-Girlfriend j'ai essayé de vendre deux autres concepts de séries musicales, mais ils n'ont littéralement intéressé personne. Probablement car ils n'étaient pas aussi bons que le concept de Crazy Ex-Girlfriend. Et aussi car, à l'époque, je n'écrivais pas encore avec Aline, qui est une scénariste incroyablement douée, avec qui j'ai réussi à façonner une "voix" bien spécifique, et avec qui le processus d'écriture est tellement agréable et facile que ça ressemble souvent à une récréation. J'ai aussi écrit un pilote de série animée pour la Fox, qui a été rejeté. C'est vraiment dur de parvenir à vendre une série à une chaîne et de faire en sorte qu'elle arrive à l'antenne, les gens ne s'en rendent peut-être pas assez compte.

    La série a été renouvelée pour une saison 3 et vous avez déclaré que vous aviez un "plan de route" établi sur 4 saisons. Est-ce que c'est toujours le cas, ou est-ce que votre vision de l'évolution de Rebecca a changé ?

    Oui c'est toujours le cas. On souhaite faire 4 saisons. Et on sait déjà comment la série se terminera. Mais évidemment, vous vous en doutez, je ne peux rien dire (rires).

    Quelles sont vos influences ? Y a-t-il des séries qui vous ont inspiré lorsque vous étiez en train d'imaginer le concept de Crazy Ex-Girlfriend ?

    Arrested Development a été une influence importante. J'adore vraiment cette série. On le dit souvent avec Aline, nos deux grosses influences en terme de séries sont vraiment Arrested Development et Breaking Bad. Peut-être même avant tout Breaking Bad, pour la façon dont elle décrit la chute d'un personnage, la trajectoire d'un antihéros. C'est un thème qui nous parle, qu'on retrouve d'une façon différente dans Crazy Ex-Girlfriend, et qui sera davantage exploré en saison 3 puisque Rebecca se retrouve presque dans une position de méchante, à être le méchant de sa propre vie, ce qui est inédit pour elle.

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    Les audiences live de Crazy Ex-Girlfriend sur The CW ne sont pas exceptionnelles. D'après vous, est-ce que c'est le fait que vous ayez obtenu un Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie en 2016, ainsi que l'engouement de la critique pour la série, qui a permis à la série d'être renouvelée ?

    Oui, c'est certain. Ainsi que le soutien sans faille du studio, CBS, et de The CW. Et puis nous avons beaucoup de succès sur Netflix aussi [aux États-Unis, où les épisodes sont disponibles quelques temps après la diffusion sur The CW, ndlr]. Mais Crazy Ex-Girlfriend est la série de network qui fait le moins d'audience aux États-Unis donc nous sommes conscients d'avoir une bonne étoile, qui permet à la série de perdurer en dépit de cela.

    Est-ce que vous avez la sensation que grâce à votre série et à Jane the Virgin, qui a également valu un Golden Globe à Gina Rodriguez, la critique reconnaît enfin que les séries de The CW peuvent être très réussies et méritent qu'on s'y attarde ?

    Oui, je pense que Crazy Ex-Girlfriend et Jane the Virgin sont parvenues à changer la vision que certaines personnes avaient de The CW. Mais aujourd'hui, avec le streaming, les gens se fichent un peu de savoir sur quelle chaîne passe une série. L'important est qu'une série soit bonne. Évidemment, la marque et la promotion comptent un peu, mais si une série est réussie, elle parviendra à dépasser cela et à sortir du lot. Il n'y a pas que les séries prestigieuses de Netflix qui sont reconnues par la critique et qui plaisent au public, et ça c'est plutôt agréable.

    Vous allez bientôt jouer dans le film Most Likely to Murder, aux côtés d'Adam Pally. Ce sera votre premier grand rôle dans un long métrage. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?

    Most Likely to Murder sera réalisé et co-écrit par mon mari, Dan Gregor. Son co-auteur et lui avaient cette idée de scénario dans la tête depuis plusieurs années. C'est une comédie noire vraiment originale. Le ton est assez unique car ce n'est pas juste une comédie à gags. Il y a un mystère entourant un meurtre, et l'histoire sera assez sombre. Et de la même façon que dans Crazy Ex-Girlfriend nous explorons la banlieue et la noirceur qui peut venir de cet environnement, nous allons cette fois-ci explorer la noirceur de la côte Est. J'ai vraiment hâte.

    Le teaser en VO de la saison 1 de Crazy Ex-Girlfriend :

     

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