Synopsis : Einstein revient sur l'aventure semée d'embûches du physicien qui deviendra une icône : Albert Einstein. Extrêmement indépendant, naturellement brillant, éternellement curieux, Einstein a changé la manière dont nous voyons l'univers. Réciproquement, cette série changera la façon dont nous imaginons Einstein. Des échecs de ses débuts à ses avancées académiques majeures, en passant par sa quête difficile de l'amour et des relations humaines, la série dresse un portrait d'Einstein dans toute sa complexité.
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La vie d'Einstein a été peu racontée sous forme de fiction et quand on voit la série, on ne peut que s'en étonner tant elle était riche...
Gigi Pritzker (productrice) : Einstein n'est pas que ce scientifique fou qui tire la langue. On avait envie de raconter sa véritable histoire et on a essayé d'en faire un film pendant des années, avec plusieurs scénaristes différents, mais ça ne fonctionnait pas. Ce n'est que quand on a envisagé d'en faire plutôt une série télé que le projet a commencé à ressembler à quelque chose qui nous plaisait. Pour le cinéma, il fallait forcément choisir une seule période de sa vie sur laquelle se concentrer par manque de temps. Et l'idée du biopic classique, linéaire ne convenait pas car cela ne lui aurait pas rendu justice. A la télévision, on a pu mélanger les deux périodes de sa vie, quand il était jeune et quand il était plus vieux, et y associer les deux femmes qui ont joué un rôle extrêmement important dans son évolution.
Ron Howard : Comme disait Einstein, "le temps est relatif". Narrativement, ça avait du sens de mélanger les deux périodes de sa vie. On voulait à la fois montrer le jeune scientifique qui galérait pour se faire entendre et pour exister et le grand scientifique ultra-populaire qu'il est devenu. Sa vie personnelle était compliquée, mais sa vie publique aussi. Il menait une vie dangereuse, de par ses idées, qui se confrontaient parfois aux croyances religieuses fortes de l'époque ou encore aux mouvements politiques. Il était devenu un personnage controversé.
Gigi Prtizker : Et puis il y a eu ce moment de sa vie où il a réalisé que ses découvertes avaient permis de créer la bombe atomique. Et cela l'a bouleversé. Il s'est retrouvé comme un pion dans l'Histoire alors que c'était quelqu'un de profondément pacifiste.
Qui était Einstein, selon vous ? Avez-vous percé son mystère ?
Ron Howard : Un grand créateur. Je le vois plus comme un artiste à vrai dire. J'ai du mal à comprendre la science, et quand j'ai fait mon film Un Homme d'Exception, que j'ai rencontré le vrai John Nash, j'ai eu affaire à quelqu'un qui ne savait pas vraiment s'exprimer autrement que par les mathématiques. Einstein n'était pas du tout comme ça : il était bon orateur, il écrivait extrêmement bien, il était visionnaire. C'était un pionnier. Et pour moi, un génie c'est ça : être capable de se poser les questions les plus difficiles, en allant au-delà des conventions, en explorant là où les autres ne vont pas. Que ce soit dans l'art ou dans la science, c'est le même mécanisme. Ces gens ne sont pas comme vous et moi -non pas que je ne pense pas que vous soyez des génies bien sûr !- et ils en payent souvent le prix. Je trouve ça fascinant, dramatique, émouvant... faire ces choix, ces sacrifices, pour dépasser les frontières et explorer l'inconnu.
Et la grande surprise pour tout le monde, c'est qu'il était aussi... un dieu du sexe !?
Gigi Prtizker : Mais oui ! Je l'ai découvert quand j'ai parlé de ce projet à ma mère de 93 ans. Elle m'a dit : "Tu sais que c'était un chaud lapin ?" (Rires)
Ron Howard : Ce qui est très encourageant pour tous les hommes ! Il suffit d'avoir une bonne idée et boum vous avez toutes les femmes à vos pieds !
Pourquoi, selon vous, est-il resté si inconique, un des rares scientifiques d'ailleurs à être toujours aussi connu et populaire dans le monde entier ?
Ron Howard : C'est une combinaison de ses découvertes, de son look sûrement aussi qui est devenu une sorte de marque, de sa personnalité excentrique et de ses écrits. C'est un auteur que l'on cite encore beaucoup. Il a des citations géniales que l'on lit souvent, que l'on entend partout.
Comment s'est fait le choix de Geoffrey Rush pour incarner Einstein ?
Ron Howard : C'était notre choix numéro un. Il était brillant dans Shine et c'est vraiment un acteur qui créé quelque chose. Il respire l'intelligence car il est intelligent. Et pour jouer Einstein, je pense que l'on ne peut pas faire semblant. Vous devez être brillant pour incarner quelqu'un de brillant. Vous le voyez dans le regard. Et puis c'est un acteur ambitieux. Bref, on le voulait lui. Il n'était pas intéressé au départ, puis on a réussi à le convaincre mais son emploi du temps ne le permettait pas. Puis j'ai décidé de changer le mien pour que ça puisse coincider; National Geographic a accepté de repousser de quelques semaines le tournage... Au final, ça a pu se faire.
Gigi Prtizker : Lorsque l'on développait le projet de film, on s'est rendu compte qu'Einstein était un personnage qui impressionnait beaucoup les acteurs. On a essuyé beaucoup de refus à cause de ça. La plupart ne se sentaient pas à la hauteur. Ils étaient intimidés.
Ron Howard : Son look aussi impressionne beaucoup. Geoffrey, depuis sa maison en Australie, a d'ailleurs fait des essais maquillage pour se convaincre qu'il pouvait bel et bien lui ressembler.
Ron Howard, vous avez peu réalisé pour la télévision au cours de votre carrière alors que vous avez produit beaucoup de séries. Pourquoi avoir sauté le pas cette fois ?
Ron Howard : J'ai réalisé pas mal de téléfilms au début de ma carrière. C'était une toute autre époque où il fallait faire beaucoup de compromis et pas seulement en matière de budget. Le cinéma pouvait être très authentique à cette période alors que la télévision devait être dans l'efficacité à tout prix et elle était limitée à cause de trop nombreuses règles de bienséance. Depuis plus d'une décennie, les choses ont énormément évolué. La technologie notamment. Même avec un petit budget et un temps de tournage réduit on peut créer quelque chose de riche visuellement. L'esthétique cinématographique peut être appliquée à la télévision aujourd'hui. Et le fait d'avoir plusieurs heures pour raconter une histoire permet plus de nuances et de détails. C'est ma première fois en tant que réalisateur de série et j'ai hâte de recommencer !
Vous savez déjà quels génies feront l'objet des prochaines saisons de la série ?
Ron Howard : J'espère que l'on pourra faire durer cette série des années. Il y a tant de personnages à raconter... C'est presque illimité ! Car ce ne sera pas que dans la science que nous irons les chercher, mais aussi dans les arts, dans le sport, la guerre... Tant de gens ont changé nos vies ! Nous n'avons pas encore décidé qui sera au centre de la deuxième saison.
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