C'est un collectionneur de (vrais) objets du 7e art
A l'instar de Peter Jackson, d'un Guillermo del Toro ou dans une moindre mesure George Lucas, Steven Spielberg est un avide collectionneur d'objets ayant servis sur les tournages de films, et plus largement d'objets (authentiques...) liés au cinéma. Il possède ainsi le script original de Michael Curtiz de son Casablanca, mais aussi le script original du fameux canular radiophonique d'Orson Welles sur La Guerre des Mondes, qui déclencha un mouvement de panique dans le pays, ainsi que le script personnel de Herman J. Mankiewicz de Citizen Kane, qu'il avait co-écrit avec Orson Welles. En fait, Spielberg vénère Welles. En 1986, il acheta dans une vente aux enchères organisée par Sotheby's l'unique exemplaire restant de Rosebud, la luge et souvenir d'enfance de Charles Foster Kane dans le film de Welles. Fabriquée en seulement deux exemplaires, la première luge a malheureusement brûlé. Coût de l'achat coup de coeur : 60.500 $. "C'est un médaillon symbolique montrant la qualité des films [de l'époque]" expliqua Spielberg. "Quand vous regardez cet objet, vous ne pensez pas à l'argent facile, aux suites et aux remakes". Et dire qu'il déclara ça en 1986...
Le cinéaste racheta aussi plusieurs oscars mis en vente, comme celui du Meilleur acteur de Clark Gable, qu'il gagna pour le film New York - Miami en 1934, pour une somme de 607.500 $, ou l'Oscar de la Meilleure actrice de Bette Davis pour son film L'Insoumise. Mais c'était pour la bonne cause, puisqu'il en fit don à l'Académie des Oscars. Avec Leonardo DiCaprio, il a aussi racheté une des quatres dernières paires existantes des célébrissimes souliers rubis de Judy Garland dans le Magicien d'Oz, pour en faire don à l'Academy of Motion Pictures Arts & Science. La classe quand même.
En fait, Spielberg est littéralement imprégné par le cinéma et son passé jusque dans son intimité; en l'occurence sa maison de Pacific Palisades. Ses précédents propriétaires n'étaient autres que Douglas Fairbanks Jr, David O. Selznick et Cary Grant ! "L'histoire de la maison m'a instinctivement attiré" déclara Spielberg à la revue Architecture Digest; "c'était important pour moi de savoir que David Selznick avait vécu ici à l'époque où il produisait Autant en emporte le vent". Spielberg ou l'amour des fantômes passé du cinéma.