Du cirque... à l'écran
"Le cirque, vous n'y arriverez pas. C'est un univers fermé : même moi, qui connais bien les Fratellini, je n'ai jamais pu y entrer", l’avait prévenu Tati. Non seulement Pierre Etaix a pu y entrer, mais il s’y est installé. Mieux, il l’a transposé au cinéma, dans son deuxième long métrage, Yoyo.
Devenu spécialiste dans l’art comique du slapstick, le cinéaste a imposé peu à peu son image et ses personnages burlesques. Le clown Yoyo, qu’il crée en s’inspirant de Rivel, est le seul qui le suivra de l’écran à la scène. Dans le cinéma d'Etaix, le cirque est le lieu des retrouvailles et des rêves de l’enfance. Il lui rendait déjà hommage dans Le Soupirant, lors d'une séquence qui, se déroulant dans les coulisses d’un spectacle, lui avait permis d'introduire ses propres numéros de music-hall. Ici encore, le spectacle, sacré, apparaît par éclats infimes... Le cirque reste à la périphérie du cadre afin que le cinéma ne brise pas son mystère.
Le gag passe du cirque au cinéma :