La richesse des sujets abordés
Star Trek a été conçue au cours d’une décennie mouvementée, marquée notamment par les assassinats de JFK et Martin Luther King, la guerre du Vietnam ou encore les mouvements de droits civiques afro-américains. Tant de bouleversements dans la société qui ont été des sujets en or pour les scénaristes, Gene Roddenberry en tête. Mais aborder de telles thématiques à l’époque, qui plus est à la télévision, relevait du domaine de l’impensable. Ironiquement, il a suffi de situer ces intrigues dans un univers futuriste pour que les scénarios passent entre les mailles du filet de la censure.
Dans bien des aspects, Star Trek fut visionnaire. En premier lieu, l’extraterrestre Spock (mi-homme mi-Vulcain) y est présenté comme un allié et non comme une menace. Bien souvent à l’époque, la SF était un instrument de propagande et les aliens servaient de métaphore pour représenter l’ennemi soviétique.
Dans l’univers futuriste conçu par Gene Roddenberry, la Guerre froide n’avait plus lieu et l’Enterprise compte parmi ses plus illustres personnages un russe : Pavel Chekov (Walter Koenig). Autre exemple avec le japonais pilote Hikaru Sulu (George Takei), preuve que les blessures de la Seconde Guerre mondiale et l’attaque de Pearl Harbor étaient bien refermées.
Enfin n’oublions pas d’évoquer la présence à bord du vaisseau de Nichelle Nichols (Uhura), une actrice afro-américaine dont Gene Roddenberry imposa la présence en menaçant de démissionner. Il alla même plus loin en orchestrant le premier baiser interracial dans l’Histoire de la télévision américaine lors de la troisième saison, quand l'officier chargée des communications embrasse le capitaine Kirk. Une véritable révolution à l’époque !
Alors oui, Star Trek est un divertissement, une série de science-fiction mais c’est aussi et surtout un programme visionnaire qui a participé aux bouleversements des droits civiques américains au cours des troubles années 60 et fait avancer la société vers un modèle d’égalité dans bien des domaines.