Un succès tardif
Contrairement à une idée reçue, Star Trek n’a pas été un succès immédiat lors de sa diffusion dans les années 60. Pire, la série a évité à plusieurs reprises un sort funeste qui l’aurait privée de l’aura culte qui l’entoure depuis. Tout d’abord, elle fut miraculeusement sauvée par NBC qui, peu convaincu par le résultat du pilote proposé par le showrunner Gene Roddenberry, donna son accord pour tourner une deuxième version. Des réécritures modelèrent Star Trek pour lui donner la forme telle qu’on la connait désormais : le capitaine Pike (Jeffrey Hunter) laisse sa place à James T. Kirk (William Shatner) ; Mr Spock, l’un des rares personnages à figurer dans les deux versions, revient avec un maquillage plus épuré (moins "satanique") et surtout le ton général est allégé, le précédant ayant été jugé de "trop cérébral".
Finalement commandée puis diffusée, Star Trek n’a cependant pas connu un engouement de masse, la petite communauté de Trekkies qui se forme à l’époque ne suffisant pas pour garantir de bonnes audiences.
Dès la deuxième année, le show est menacé d’annulation mais la mobilisation des fans convainc NBC de donner une dernière chance à ce programme coûteux. Une troisième saison est donc finalement produite, mais aucun membre de l’équipe ne fut surpris d’apprendre qu’il s’agirait de la dernière. Terrible loi du monde de la télévision, Star Trek est annulé et les acteurs invités à trouver du travail ailleurs. L’histoire aurait pu s’arrêter là mais un miracle se produit : rediffusé en boucle sur des chaînes locales à travers le pays, Star Trek trouve enfin le public qui lui manquait et voit son nombre de fans grandir, ces derniers créant même les toutes premières conventions liées à l’univers de la série.
Cet engouement aussi surprenant que tardif a pris de court tout le monde, et en premier lieu les acteurs. Il n'a pas fallu longtemps pour convaincre Gene Roddenberry que l’histoire de Star Trek était loin d’être finie. Une première résurrection eut lieu en 1973 sous la forme d’une série animée de 22 épisodes. Puis, un projet de série intitulé Star Trek : Phase II a été mis en chantier, mais se heurta au refus de Leonard Nimoy. Aurait-on pu imaginer une suite de la série sans l’interprète de Mr Spock ?
La situation change lorsqu’en 1977 La Guerre des étoiles explose tous les records au box-office, poussant les producteurs de Star Trek à adapter la série en long métrage : c’est chose faite en 1979 sous la direction du vétéran Robert Wise. Depuis, treize longs métrages ont vu le jour (un quatorzième est actuellement préparation) ainsi que quatre séries dérivées (La Nouvelle Génération, Deep Space Nine, Voyager et Enterprise).