De quoi ça parle ?
Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime.
Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d’une série de cataclysmes pour Victoria.
1. Portrait de femme
Avec Victoria, Justine Triet a voulu faire le portrait d’une femme qu’on découvrirait progressivement, par différentes strates, et dont les problèmes sexuels seraient engloutis par d’autres choses : le procès de son ami, le harcèlement de son ex, etc. Elle confie : "Ce n’est pas une pauvre petite oie blanche ou l’histoire de sa chronique amoureuse. C’est le récit d’une femme complexe prise dans une spirale émotionnelle que sa situation professionnelle fait imploser. La contamination de l’intime par le travail traverse le film. L’ambition c’était de raconter tout ça : ce qui la fait chuter, ce qui la fait renaître."
2. Le choix Virginie Efira
Justine Triet a choisi Virginie Efira pour camper le rôle-titre après avoir vu la comédie romantique 20 ans d'écart dans laquelle l'actrice tombe amoureuse de Pierre Niney, mais surtout l’émission "Rendez-vous en terre inconnue" où elle se rendait en Mongolie.
3. Deux projets différents
Si La Bataille de Solférino avait une durée de tournage de 24 jours, Victoria en a nécessité le double et a été tourné majoritairement en studio. Sur ce second long métrage, Justine Triet confie aussi avoir eu plus de liberté au niveau de l’image (puisque moins tributaire des conditions de tournage, La Bataille de Solférino ayant été filmé en extérieur le jour même des résultats des élections présidentielles de 2012). L'une des autres différences entre les tournages de ces deux films provient du fait que, sur le second, elle ne connaissait pas les acteurs, alors que sur le premier il s'agissait de proches. Enfin, Victoria est un film avec un scénario beaucoup plus écrit que celui de La Bataille de Solférino.
4. Parler de sexualité
Victoria parle beaucoup de sexualité sans rien montrer et développe une satire du couple et des relations sexuelles. Justine Triet développe : "Il y a Vincent qui a des problèmes sexuels avec sa copine qui l’accuse, David qui révèle dans son blog la vie sexuelle passée de Victoria, Victoria qui consulte une voyante et des médecins qui l’encouragent à renouer avec le sexe. Et lorsqu’elle essaie, chacune de ses rencontres est à chaque fois plus désolante. Ça entraîne des scènes de comédie pure où plane une très grande solitude des corps. Finalement, ce qui reste étrange, mystérieux et désirable, c’est ce qui est encore caché, prudent et presque vierge : Sam."
5. Références
Les références de Justine Triet pour Victoria se situent du côté de la comédie américaine, comme certains films de Howard Hawks, Billy Wilder, Blake Edwards, Woody Allen et James L. Brooks. La réalisatrice évoque aussi Sacha Guitry comme source d'inspiration en ce qui concerne le mélange de rapport social violent et de séduction entre le domestique et sa patronne. Enfin, les séries comiques Silicon Valley et Mom font également partie de ses modèles.