Mallory Kane dans "Piégée"
Forcément, le modèle devait être décliné au féminin. Elle aussi trahie par ses employeurs, traquée et mue par un désir de vengeance, l’héroïne de Piégée est campée par une star des Mixed Martial Arts (Gina Carano, plutôt crédible, donc) et évolue devant la caméra de Steven Soderbergh dans cet étrange film d’action arty et féministe, qui voit Mallory jolie déglinguer ce qui se fait de mieux en matière de hype ces derniers mois côté acteurs (Michael Fassbender, Channing Tatum…) ou grimper lestement sur les toits, le tout sur fond de musique cool signée David Holmes.
Là aussi, après avoir constaté que le faux rythme de Piégée est à cent lieues de l’intensité de la saga, on pourra prétexter que la trilogie Bourne n’a pas inventé les poursuites ou le combat rapproché. Reste qu’elle en représente l’étalon moderne aux yeux du public : d’un point de vue marketing, c’est bien un Jason Bourne au féminin qu’on vend ici à des spectateurs qui le reçoivent de toute façon instinctivement comme tel. Le décalage introduit par la méthode Soderbergh est ensuite à la source du malentendu, concernant un film mieux reçu par une partie de la critique que par les amateurs du genre.
Dans le registre tueuse, peut-être peut-on signaler la gracile Zoe Saldana de Colombiana, qui doit autant au Transporteur qu’à Taken (influence indirecte, va-t-on dire).