Captain Boomerang : gare au retour de bâton chez les super-vilains
Les comics DC l’ont souvent prouvé : le karma peut jouer des tours à ceux qui se croient invincibles. Si héros et vilains sont dotés d’une puissance qui surpasse de loin celle du commun de mortels, chacun d’eux a ses failles intérieures ; à l’instar de Superman, dont le talon d’Achille est la kryptonite, ou de Heat Wave, qui craint l’eau. N’échappant pas à la règle, Captain Boomerang excelle dans l’art de frapper ses adversaires quand ils s’y attendent le moins, mais possède comme ses pairs un point faible : un lourd passé. C'est Jai Courtney qui lui prête ses traits dans Suicide Squad.
Des origines australiennes
Né d’un père américain et d’une mère australienne, Captain Boomerang – qui s’appelle encore George 'Digger' Harkness – débute mal dans la vie, puisqu’il est un enfant illégitime, fruit d’une idylle éphémère entre un soldat et une femme mariée. Un poids qui pèsera sur ses épaules dès l'enfance et dont il ne se détachera jamais entièrement, en dépit de sa volonté de s’émanciper le plus tôt possible sans revenir sur cette douloureuse entame de parcours ; a contrario de la trajectoire du boomerang, son arme de prédilection.
De cette enfance en demi-teinte passée dans le quartier défavorisé de Korumburra, le petit George tire son principal atout du maniement du boomerang. Un objet aussi simple qu’efficace, peu cher, mais pouvant causer de graves dégâts à tout ce qui a le malheur de se trouver sur son passage lorsqu’il est lancé dans les airs. Alors que ses confrères ont coutume de choisir leur alias en basculant dans la vilenie, le nom de Captain Boomerang vient à George 'Digger' Harkness par un biais détourné, celui de la promotion d’une enseigne de jouets. Bien qu’il l’ignore au moment de « faire la mascotte », c’est son père biologique, propriétaire de la marque, qui est derrière ce coup de pub.
Le sceau de la filiation
« Je sens des boums et des bangs, agiter mon cœur blessé » chante Dani dans la version revisitée de Boomerang d’Étienne Daho. Une chanson qui semble faire écho à l’enfance de laissé-pour-compte vécue par Captain Boomerang. Commettant ses premiers larcins en dérobant discrètement des objets à l’aide de son boomerang, il effectue son premier passage sous les verrous après avoir été appréhendé par Flash. C’est en tant que pensionnaire d’Arkham qu’il voit le cours de son destin changer de direction, puisqu’on lui propose une mission des plus périlleuses, au même titre qu’à ses co-détenus : intégrer la Suicide Squad.
Faisant également partie du White Lantern Corps - grâce à l’anneau que lui délivre Black Lantern - et du clan des Lascars, Captain Boomerang est parfois surnommé le Maître des Miroirs. Doté d’une dextérité à toute épreuve, il est capable d’envoyer des boomerangs chargés d’électricité, de gaz ou agrémentés de parois aussi coupantes que des lames de rasoir. Autant de caractéristiques imaginées par John Broome et Carmine Infantino, le tandem qui a façonné le personnage en 1960 dans le Flash #117. Le fils de Captain Boomerang, Owen Mercer, subira lui aussi l’absence de son père biologique en grandissant. Marchant pourtant dans les traces de ce modèle méconnu, Owen intégrera à son tour la Suicide Squad des décennies plus tard. Une filiation qui montre qu’à la manière d’un boomerang, la vilenie revient finalement toujours à son point de départ.