Après Kenny Powers, la série culte sur un enfant terrible du baseball, Danny McBride retrouve HBO avec Vice Principals, un nouveau programme dont il est le créateur et l'interprète principal. Cette comédie sur fond de rivalité pour l'obtention du poste très convoité de proviseur promet beaucoup d'humour mais également des parts plus sombres, comme nous le confirme McBride ci-dessous dans un entretien croisé avec son partenaire à l'écran, Walton Goggins.
Chez nous, la série est diffusée sur OCS City en US+24.
Danny McBride : Il ne s'agissait pas de faire quelque chose de complètement différent de Kenny Powers, ce qui aurait déplu aux fans de la série. Nous voulions au contraire proposer quelque chose qui leur semblerait familier mais qui deviendrait, petit à petit, autre chose. Quand nous avons pitché la série à HBO, nous savions qu’il n’y aurait que 18 épisodes, diffusés en deux parties. C’est une histoire sombre et bizarre et il est impossible de deviner la direction qu’elle va prendre si on se base sur les premiers épisodes.
Nous avons commencé l’écriture en 2014 et cela m’a pris une année entière pour tourner la série puis monter les épisodes. J’ai prévu de disparaître de la circulation pour les prochaines années (rires). Au cours des trois derniers mois, j’ai également travaillé sur le nouveau Alien (Covenant, réalisé par Ridley Scott) et ça a été incroyable. Je n’ai jamais tourné dans un film dans lequel on tue des gens, c’est une toute nouvelle expérience pour moi ! (rires) Quand on a organisé la lecture du scénario avant le tournage avec l'ensemble du casting, de moins en moins de gens prenaient la parole au fur et à mesure que nous avancions. (rires)
Walton Goggins : Je suis non seulement fan de Danny, David (Gordon Green) et Jody, (Hill) mais également de la série Kenny Powers. Vice Principals se déroule le temps d'une année scolaire et dans la première saison, nous avons l’occasion de faire connaissance avec les différents personnages. La deuxième, quant à elle, explorera davantage leurs personnalités et les événements qui les ont poussés à devenir ainsi. En tant qu’acteur, je n’ai jamais eu une telle expérience. Cette série va surprendre, elle n’est pas du tout ce à quoi on s’attend. C’est quelque chose de vraiment transcendant.
Danny McBride : J’ai rencontré Walton au moment du casting de la saison 3 de Kenny Powers : il avait auditionné pour le rôle finalement tenu par Jason Sudeikis. Nous nous connaissions déjà mais il s’agissait de notre première rencontre en face à face. Puis nous nous sommes de nouveau croisés en Nouvelle Orléans lorsque nous tournions respectivement Django Unchained et C’est la fin. Je l’ai immédiatement aimé, d’autant qu’il s’agit de quelqu’un d’extrêmement drôle. Ce personnage n'a été écrit pour aucun acteur en particulier. Ce n’est pas quelque chose que nous aimons faire, écrire en ayant un nom en tête. A chaque fois que nous entrons dans le processus de casting, nous avons bien du mal à suggérer des noms pour tel ou tel rôle. Et finalement, son nom est venu lors d’une conversation avec David Gordon Green (ndlr : le co-créateur de la série), mais nous ne savions pas s’il était disponible bien qu’il est très vite devenu évident qu’il serait parfait pour le rôle. Il a beaucoup de talent pour des rôles dramatiques et sérieux, mais je savais qu’il avait également un potentiel comique qui ne demandait qu’à être exploité. Je lui ai alors envoyé le scénario, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde rapidement puisqu’il tournait à l’époque les Huit salopards. Il m’a très vite rappelé et nous nous sommes retrouvés à lire les dialogues au téléphone. C’était absolument parfait, et nous avons donc décidé de repousser le tournage pour qu’il termine les Huit salopards car aucun autre acteur n’a ensuite été envisagé pour le rôle.
Walton Goggins : Plus le scénario est de qualité, et plus le travail d’acteur est facile. C’est le cas avec les films de Quentin Tarantino, dont les personnages sont plus vrais que nature. L’attention portée aux détails permet de rentrer plus facilement dans leur peau. Et c’est la même chose avec le travail de Danny. Le pilote de Vice Principals figure parmi les meilleurs scénarios comiques que j’ai lus. Je n’avais pas pu lire celui de Kenny Powers, mais celui de Vice Principals est génial. Je pensais du coup que le script du deuxième épisode serait inférieur, mais quand je l’ai lu je me suis dit « Putain ! Comment a-t-il fait ça ? » Et chaque épisode apporte quelque chose qui fait évoluer l’histoire dans une nouvelle direction si bien que j’ai lu les scénarios des sept premiers épisodes d’une traite. C’est vous dire à quel point cette série est bien écrite. Quand je les ai reçus, j’étais sur le plateau des Huit salopards, au milieu de nulle part en plein hiver, et j’avais un créneau de cinq heures avant ma prochaine prise. J’ai immédiatement recontacté Danny car j’ai réalisé que c’était l’opportunité rêvée pour travailler avec lui, ce que j'ai toujours voulu faire. Il y a plusieurs acteurs avec qui j'ai toujours voulu collaborer, c’est le cas de Robert Duvall depuis que j’ai vu Le Prédicateur ou Owen Wilson dans Bottle Rocket mais celui avec lequel j’avais le plus envie de tourner est sans aucun doute Danny. C’est la vérité ! Et quand je l’ai eu au téléphone, j’ai voulu le convaincre en lisant les dialogues, ce qui était facile car ils sont très bien écrits. Je me souviens que le premier conseil qu’il m’a donné au sujet de mon personnage, c’est que c’est à moi de trouver le ton pour l’interpréter.