Le Parrain
"Je vais lui faire une offre qu'il ne pourra refuser !"
Qu'on se le dise : cette réplique du Parrain est l'une des plus fameuses de toute l'Histoire du cinéma américain. Cette réplique, prononcée par Marlon Brando, se situe au début du film. Johnny Fontane (Al Martino) confie ses angoisses à Don Corleone (Brando) : sa carrière de chanteur est sur le déclin. Pour la relancer, il lui faut un rôle dans le film de guerre produit par Jack Woltz (John Marley).
Don Corleone : Ce manitou d'Hollywood te donnera ce que tu veux.
Johnny Fontane : C'est trop tard, le tournage commence dans une semaine !
Don Corleone : Je vais lui faire une offre qu'il ne pourra refuser.
Inflexible, le producteur Woltz refuse de céder à la demande de Fontane... Jusqu'au petit matin où il découvre dans son lit, en hurlant, la tête de son cheval de course Khartoum.
Derrière l'histoire du chanteur - Crooner Fontane dans Le Parrain, certains à l'époque ont cru y lire un épisode de la vie de Frank Sinatra. Alors que sa carrière était sur le déclin, il aurait obtenu, grâce à ses amis de la mafia (en particulier Sam Giancana, le parrain de la mafia de Chicago), le rôle de Maggio dans le film Tant qu'il y aura des hommes, un rôle qui lui valut l'Oscar et refit grimper sa popularité. Il y a aussi une histoire encore plus ancienne : en 1942, Sam Giancana força un chef d’orchestre de jazz, Tommy Dorsey, à libérer Frank Sinatra des obligations contractuelles qui freinaient sa carrière...
Dans sa biographie non autorisée de Frank Sinatra, la fameuse journaliste américaine Kitty Kelley raconte une savoureuse anecdote à propos de l'acteur - chanteur. Lors de sa tournée mondiale de 1974, Sinatra se brouilla violemment avec la presse australienne, au point de l'insulter gravement. Il se mis alors à dos le Syndicat de la Presse, suivi des machinistes, tandis qu'employés d'hôtellerie et travailleurs des transports décidèrent de le boycotter. La situation était très tendue : pour pouvoir repartir d'Australie, Sinatra devait présenter des excuses publiques.
L'acteur - chanteur Bob Hope, qui connaissait bien Sinatra, résuma l'affaire ainsi : "Ils ont fini par laisser Frank quitter le pays le matin où le dirigeant du Syndicat s'est réveillé avec une tête de Kangourou posée sur son oreiller..."