Le plan-séquence par Tarantino
Quentin Tarantino a contribué lui aussi au panthéon des plus beaux plans-séquences. En 2003, l'un d'entre eux a marqué notre oeil cinéphile dans Kill Bill : Volume 1. Alors qu'Uma Thurman entre dans un restaurant japonais pour y trouver sa première cible, la caméra de Tarantino se balade à loisir, survolant les cloisons du décor, les transperçant même pour voir l'actrice enfermée derrière l'une d'elles. La caméra quitte finalement le personnage principal pour revenir dans la salle du restaurant, s'attarder sur les musiciennes japonaises, attraper un nouveau personnage et revenir avec elle jusqu'à Uma Thurman. L'unité de la scène, renforcée par la musique, est également brisée par un élément sonore qui est la sonnerie du téléphone portable, indiquant à "La Mariée" qu'un des membres du gang se trouve près d'elle. La caméra flottante peut alors s'arrêter, place à la tuerie.
S'il sait filmer les scènes d'action, Quentin Tarantino sait aussi filmer la parole. Dans Boulevard de la mort, il met en scène sept minutes de bavardages féminins sur les capacités de cascadeuse hors normes de Zoé, la caméra pratiquant un travelling circulaire autour de la table, allant et venant au gré de la conversation.