Le plan-séquence par Orson Welles : "La soif du mal"
Impossible de parler de plan-séquence sans évoquer La Soif du mal d'Orson Welles. Si vous n'avez jamais vu ce film dans son intégralité, vous avez sans doute le souvenir de cette séquence célébrissime.
Tourné en 1958, ce plan nous rappelle la fonction première du plan-séquence : la sensation du temps qui passe. Ici, Orson Welles l'utilise très ingénieusement comme un compte à rebours. La caméra virtuose nous donne à voir chaque rouage, chaque tenant et aboutissant de la situation, afin que le spectateur, qui en sait plus que les personnages, éprouve une tension jusqu'à l'explosion inévitable de la voiture, mettant fin au plan-séquence. Malgré la prouesse technique que représente ce genre de plan, le film a été tourné en un temps reccord (43 jours), Orson Welles ayant gagné la confiance des studios Universal en tournant l'équivalent de quatre jours de tournage dès la première journée.