Il vaut mieux être à jour sur Outlander pour lire cette interview.
Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?
Stanley Weber : Par un casting, tout simplement. J’ai passé les essais pour faire le rôle de Louis XV. Ça s’est bien passé. Mais j’avais déjà joué ce roi dans le passé et j’avais l’impression qu’ils cherchaient quelque chose de très différent pour le rôle. Entre temps je me suis parti tourner un film américain qui s’appelle Pilgrimage, en Irlande de l’ouest. L’équipe d’Outlander m’a rappelé quand j’étais là-bas, alors que j’étais paumé en plein milieu du Connemara, sans wifi. J’ai réussi à faire une cassette très rapide avec les autres acteurs pour le comte St. Germain.
Vous connaissiez la série ?
Non très peu. Après avoir eu le rôle, j’ai regardé la première saison et j’ai pu me rendre compte de l’ampleur du projet et de la qualité de la série.
Vous en pensez quoi ?
J’ai adoré, je l’ai regardé en deux jours ! En deux jours seulement parce que le tournage de Pilgrimage s’est achevé un vendredi et celui d’Outlander a débuté le lundi d’après. Donc j’ai dû me préparer dans un délai très court. Je suis le genre d’acteur qui aime travailler son personnage, faire des recherches.
L’un des aspects forts de la série, c’est la nudité. En tant qu’acteur ça ne vous rebute pas ?
Pour une fois que ce n’est pas moi qui suis nu ! Ça ne me rebute pas mais ça dépend des conditions dans lesquelles c’est fait, qui est le réalisateur… La nudité pour la nudité n’a aucun intérêt. Quand elle imposée par une situation, elle a plus de sens. Tout dépend de la délicatesse de l’équipe de tournage qui vous entoure. Pour les acteurs d’Outlander, je pense qu’ils étaient dans une situation très confortable, c’est une série qui a de bons scénaristes.
Le comte St. Germain, c’est un sacré personnage. Sa dernière réplique m’a beaucoup fait rire …
Absolument ! Cette réplique s’est un peu rajouté au dernier moment, c’était l’idée de Metin Hüseyin. Je la trouvais assez violente comme phrase mais elle collait bien au personnage. A ce moment-là, il est face au mur. C’est un personnage extrêmement attirant et passionnant à jouer. Aux Etats-Unis, quand je faisais les interviews, les journalistes n’arrêtaient pas de me dire que je jouais un méchant. Mais ce qu’il faut se rappeler, c’est qu’il est humain avant tout. C’est une personne qui a des inspirations, des objectifs. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire marcher son business.
Borgia, Le Roi Louis XV, Outlander… Quand on regarde votre filmographie, on se dit que vous aimez les séries historiques :
C’est un total hasard. Ça ne me dérange pas du tout, j’aime bien les costumes – même si je ne suis pas fan des perruques ! J’ai eu la chance de faire à côté d’autres films plus contemporains, moins remarqués. Ça m’a permis de respirer et de mettre des jeans de temps en temps ! Ça fait du bien aussi.
Caitriona Balfe m’a dit en interview que vous vous moquiez beaucoup de son accent, c’est vrai ?
Elle est absolument scandaleuse à dire ça partout (rires). Ce n’est pas vrai, je ne me moquais absolument pas de son accent, je le trouvais même extrêmement charmant. Ca me faisait sourire de l’entendre parce qu’elle parle très bien français avec un accent très charmant. Caitriona Balfe est bouleversante de charme, de gentillesse et de talent. Ce n’était pas de la moquerie. En revanche elle, se moquait beaucoup de moi, notamment durant la scène du dîner, parce que je ne mangeais pas de légumes verts. C’est une grande partenaire, on a beaucoup ri sur le tournage.
Quel souvenir en garderez-vous ?
Que des très bons souvenirs. Si j’en ai un, c’est probablement les deux derniers jours de tournage et cette scène finale. C’était ma plus difficile. J’ai été témoin d’une grande écoute, d’une grande concentration de la part des autres acteurs. Ils donnaient tout à chaque prise alors que la caméra n’était que sur moi, ils ont été très généreux.
En dehors de la série, il y a aussi la sortie au cinéma du film L’Origine de la violence. Vu le sujet, l’équipe sur le projet, ça a dû être un tournage plutôt intense...
C’était pas facile de tourner autant à Weimar, Buchenwald… C’était un beau tournage, l’enthousiasme de l’équipe, d’Elie Chouraqui, son fils qui est un jeune acteur formidable. Ça s’est bien emboité malgré la délicatesse du sujet. On a réussi à travailler dans une bonne ambiance.
Vous avez notamment tourné à Buchenwald. Quels ont été les difficultés inhérentes au tournage là-bas ?
Je n’ai tourné qu’un jour à Buchenwald et c’était dans la partie moderne. Il n’y a pas eu vraiment de souci. C’était difficile émotionnellement, j’avais une forme de pudeur vis-à-vis de la présence de l’équipe de tournage. Il fallait rester digne, ne pas craquer. Après ils ont accepté qu’on tourne dans le camp car ils ont adoré le scénario. Bien sûr il y avait des interdits comme ne pas faire apparaitre des soldats nazis.
On vous verra aussi bientôt dans le film Pilgrimage. Vous jouerez quel rôle ?
J’ai remplacé au pied levé un acteur qui s’était désisté. J’ai un rôle pivot dans le film, c’est un moine cistercien – j’ai une coupe de cheveux absolument hallucinante - qui vient demander de l’aide à d’autres confrères afin de ramener au pape la pierre de Saint-Matthias. Tout ce qui leur arrivera par la suite… ce sera à cause de moi. Le grand méchant est joué par Richard Armitage, un acteur monstrueux.
Vous pouvez nous en dire un peu plus ?
Le film est super ! Ça a été une expérience extraordinaire, peut-être l’un de mes plus beaux tournages. On tournait tous les jours dehors et dans un lieu différent. J’ai vu les plus beaux endroits du monde en Irlande de l’ouest. Je suis arrivée au même moment que Tom Holland et Jon Bernthal. On a passé un week-end entier ensemble après une semaine de préparation à Dublin. On s’est fait un gros trek à trois avec nos scripts. Jon était à mourir de rire parce qu’il voulait se la jouer "méthode américaine", c’est-à-dire rentrer dans son rôle. Le souci c’est qu’il joue un moine silencieux ! Il voulait s’entrainer à ne rien dire de la journée mais au final c’est celui qui était le plus bavard. J’ai très vite sympathisé avec lui. Tom Holland est super, il a une expérience impressionnante alors qu’il n’a que 19 ans ! Ça s’est aussi bien passé avec les autres acteurs.
C’est pendant ce tournage que Tom Holland a auditionné pour le rôle de Spider-Man non ?
Exactement ! Il a tourné sa cassette avec Jon Bernthal, Hugh O'Connor et moi avons filmé. C’est aussi à ce moment-là que Jon a auditionné pour le Punisher de Daredevil et moi pour Outlander. Ils m’ont donné la réplique. On s’est entre-aidé et c’est surement grâce à eux si j’ai eu le rôle de St. Germain !
La saison 2 d’Outlander est diffusée au rythme d’un épisode par semaine en US+ sur Netflix (tous les dimanches).