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    Festival de Cannes : les Palmes de la discorde !

    De la Palme... au napalm : toutes les Palmes d'or cannoises n'ont pas donné lieu à d'aimables consensus, loin s'en faut. La preuve avec ces quelques exemples.

    1999 : Cronenberg le radical

    Vu le profil du monsieur, nul doute que la controverse ne l'a pas trop chagriné. David Cronenberg et ses jurés peuvent se vanter d’avoir proclamé l’un des palmarès les plus contestés de l'histoire du Festival. Les Dardenne, futur double palmés et multi-primés à Cannes, ne sont certes pas les membres les moins légitimes du club – surtout comparés à un Bille August, à peu près disparu des écrans radar depuis ses deux Palmes. Mais leur première récompense suprême (décernée à l’unanimité) fut l’apothéose d’un palmarès qui souffrait de deux défauts majeurs aux yeux du Festival et d’une bonne partie des festivaliers : une ultra-concentration des prix sur deux films, et des choix si radicaux que le public et même les cinéphiles risquaient de bouder les lauréats... ceci dit sans parler du favori (Tout sur ma mère du malheureux Pedro Almodóvar), bien plus grand public, que beaucoup espéraient voir couronné et qui se contenta d'un Prix de la mise en scène.

    Bilan donc, après un discours erratique de Sophie Marceau : Rosetta remporte la Palme d'or et son actrice débutante Emilie Dequenne le Prix d’interprétation féminine ex-aequo, L'Humanité de Bruno Dumont raflant trois récompenses, dont les Prix d’interprétations (remis, radicalité oblige, à des comédiens non professionnels). David Cronenberg eût d’ailleurs souhaité, paraît-il, remettre la Palme à Bruno Dumont, mais céda aux recommandations du Festival. Comme celui de 1991, ce palmarès et celui de 2001 (trois prix pour La Pianiste) allaient entraîner quelques refontes des règles, visant notamment à éviter de tels cumuls.

    Trop radical, Elephant l’était aussi en 2003 aux yeux de certains, lorsque Gus Van Sant reçut la Palme d'or des mains du président Patrice Chéreau… lequel lui remit aussi le Prix de la mise en scène et récompensa doublement Uzak et Les Invasions barbares : nouvel exemple de concentration des prix, peu appréciée par les organisateurs (lesquels ont, lors des éditions suivantes, été un peu plus heureux de ce côté).

    Rappelons également au passage qu'en 2005, L'Enfant, seconde Palme des Dardenne, fut l’objet d’un délicat compromis (quelques détracteurs parlèrent même de Palme par défaut) entre les jurés et leur président Emir Kusturica, qui souhaitait récompenser son ami Jim Jarmusch (Grand Prix avec Broken Flowers). "Broken Flowers est un très bon film, mais on l’aimait tous un peu moins qu’Emir...", confia alors Agnès Varda, tout en insistant sur le fait que le cinéaste serbe avait au final accepté le jeu démocratique. Michael Haneke, qui ne récolta "que" le Prix de la mise en scène pour Caché (mais qui s’est depuis doublement rattrapé), a peut-être gardé un souvenir moins favorable de son confrère…

    Ci-dessous, le palmarès en images...

     

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