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    Cannes 2016 : Loving de Jeff Nichols, la Palme de l'émotion ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Quelques mois seulement après la sortie de "Midnight Special", Jeff Nichols présente son nouveau film, "Loving", en Compétition à Cannes. L'occasion de réparer l'injustice "Mud", snobé au palmarès en 2012 ?

    En bref

    De quoi ça parle ?

    Mildred et Richard Loving s'aiment et décident de se marier. Rien de plus naturel – sauf qu'il est blanc et qu'elle est noire dans l'Amérique ségrégationniste de 1958. L'État de Virginie où les Loving ont décidé de s'installer les poursuit en justice : le couple est condamné à une peine de prison, avec suspension de la sentence à condition qu'il quitte l'État. Considérant qu'il s'agit d'une violation de leurs droits civiques, Richard et Mildred portent leur affaire devant les tribunaux. Ils iront jusqu'à la Cour Suprême qui, en 1967, casse la décision de la Virginie. Désormais, l'arrêt "Loving v. Virginia" symbolise le droit de s'aimer pour tous, sans aucune distinction d'origine.

    Jeff Nichols et Cannes

    Même si certains avaient remarqué son Shotgun Stories quelques années auparavant, le réalisateur américain est né à Cannes en 2011, lorsque Take Shelter a triomphé à la Semaine de la Critique. Et il n'aura fallu attendre qu'un an pour qu'il intègre la Compétition, grâce à Mud, injustement reparti bredouille. Revanche avec Loving ?

    Les bonnes raisons de voir le film selon la Rédac'

    • Jeff Nichols poursuit son exploration de l'Amérique avec un long métrage qui s'inscrit dans la lignée du récent Midnight Special, où la question de la différence était déjà centrale.
    • Déjà connue des fans de Misfits ou Agents of S.H.I.E.L.D., Ruth Negga ne devrait plus être une inconnue dans les semaines à venir : entre le lancement de Preacher, la sortie de Warcraft et sa performance, toute en retenue, dans Loving, le décollage est imminent.
    • Pour la tendresse palpable entre son personnage et son époux, joué avec justesse par Joel Edgerton.
    • Même peu présent, Michael Shannon, acteur fétiche de Jeff Nichols, est une fois de plus impeccable.
    • Quoi que l'on pense de Loving, impossible de ne pas être révolté par la stupidité des lois de l'époque.

    "Loving" sur Twitter

    ("Loving, drame sur le mariage interracial de Jeff Nichols, est stoïquement minimisé et profondément touchant. Ruth Negga brille.")

    La revue de presse

    Aurélien Allin / Cinemateaser : "Si Loving bouleverse tant, c’est que, comme ses interprètes, les sublimes Ruth Negga et Joel Edgerton, il semble être constamment au bord des larmes. Lorsqu’elles se permettent enfin de couler, leur puissance d’évocation dévaste : Mildred et Richard ne sont plus des héros de l’Histoire – et encore moins les simples sujets d’un biopic. Ils sont chacun de vous, chacun de nous, car Jeff Nichols a filmé leur peine et leur amour comme une douleur universelle. Rarement a-t-on la sensation aussi indéniable et déchirante d’avoir vu un grand film." Lire la critique complète

    Tom Clarac / GQ : "A quoi ressemble l'amour dans Loving ? A quelque chose d'infiniment puissant, mais encore faut-il savoir regarder sous la surface. Car il n'y a aucune effusion ici, aucun artifice, seulement de la profondeur (et ça vaut pour le somptueux final)." Lire la critique complète

    Eric Moreault / La Presse : "Le réalisateur, dont c’est la troisième présence ici, aurait pu tomber dans le pathos, il a plutôt choisi la finesse et la pudeur, laissant, souvent, les regards d’Edgerton et Negga exprimer l’essentiel. C’est le plus classique de ses longs métrages sur le plan formel, mais le plus émouvant aussi." Lire la critique complète

    Jean-Claude Raspiengeas / La Croix : "Loving, le très beau film de Jeff Nichols, a fait forte impression par le style sobre et ample de sa mise en scène, la simplicité de son récit, la lumineuse composition de ses cadres, son jeu, presque allégorique, de couleurs, chaudes, délicatement travaillées." Lire la critique complète

    Jérôme Vermelin / Metronews : "Délaissant l’approche quasi-naturaliste de la première partie, le cinéaste bascule dans l’illustration, certes élégante, mais bien trop désincarnée, dès lors que le couple Loving construit sa vie loin de chez lui (...) La dernière partie, consacrée à la bataille judiciaire qui entraînera la légalisation des mariages mixtes dans le Sud des Etats-Unis, vire au cours d’instruction civique, sans véritable enjeu dramatique ni aspérité." Lire la critique complète

    Todd McCarthy / The Hollywood Reporter : "Là où le film trouve sa limite, c'est dans le manque de profondeur de la relation unissant les Loving. Elle est clairement intense mais tout cela manque de nuance et d'articulation." Lire la critique complète

    Peter Debruge / Variety : "Le film contient deux des plus belles performances d'acteurs de ces dernières années, de la part de Joel Edgerton et Ruth Negga. Mais l'impact émotionnel du film est justement limité par approche volontairement modeste." Lire la critique complète

    La conférence de presse

     

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