The Big Short : le casse du siècle
De quoi ça parle ?
Wall Street. 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des medias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point… le casse du siècle ! Michael Burry, Mark Baum, Jared Vennett et Ben Rickert : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques … et tenter de rafler la mise !
Pour aller plus loin...
Dans le très solide et réjouissant (si l'on peut dire) The Big Short : le casse du siècle, le réalisateur Adam McKay adopte la fiction pour expliquer la crise des subprimes et la crise économique mondiale qui a suivi. Peuplé de Geeks asociaux qui avait parié sur une défaillance historique du marché immobilier des Etats-Unis, le film est notamment porté par un Brad Pitt qui brille en trader blasé reconverti dans l'entretien de son potager; et d'un Ryan Gosling cynique à souhait excellant dans l'explication de montages financiers plus tordus les uns que les autres, à la limite de l'escroquerie, avec ses petites briques en bois. The Big Short se pare en outre de vraies vertues pédagogiques, lorsque les acteurs font des appartés s'adressant face caméra directement au spectateur; le temps d'expliquer certains mots ou concepts de la finance, abscons pour 99,9% des gens.
Le film est adapté du best-seller homonyme de Michael Lewis, The Big Short: Inside the Doomsday Machine, qui se centre sur l'accumulation de la bulle immobilière et des crédits dans les années 2000. Michael Lewis a lui-même travaillé pour une grande banque de Wall Street dans les années 1980 et signa ensuite le best-seller "Liar’s Poker" qui se centre sur le (lucratif) marché des obligations. Lors de la crise de 2008, il décida d'écrire une suite à ce livre et a donc commencé à rencontrer d’anciens investisseurs qui avaient perdu leur travail suite à la crise des subprimes : "On allait boire une bière et ils me disaient en ‘off’ que la seule raison pour laquelle ils acceptaient de m’expliquer comment ils avaient perdu 10 milliards de dollars était que je leur avais donné envie de rentrer dans la finance. La lecture de ‘Liar’s Poker’ les avait motivé à devenir trader. Au bout de quelques conversations, j’ai pensé, ‘Mince, c’est moi qui ait créé cette crise !’ Je me sentais responsable; ces idiots faisaient ce travail et avaient perdu tout ce fric parce qu’ils avaient lu mon livre. J’ai donc essayé de comprendre comment des institutions à ce point implantées dans le système étaient devenues aussi stupides et suicidaires. Une banque comme Goldman Sachs est remplie de diplômés d’Harvard, de Yale ou de Princeton, des gens extrêmement brillants et éduqués…"