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    Un seul film à la réalisation, et puis s'en va
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Par envie ou par défi, nombreux sont ceux qui réalisent un premier...et parfois unique film. Pourquoi ? Expérience douloureuse, raison financière...Ce ne sont pas les explications qui manquent. Voici quelques exemples connus, d'autres beaucoup moins.

    Le film : Phase IV (1974)

    Réalisé par : Saul Bass

    De quoi ça parle ?

    Un mystérieux signal est lancé de l'espace. Sur Terre, dans le désert d'Arizona, des fourmis noires d'une espèce inconnue attaquent les humains...

    Pour la petite histoire...

    Peu connu du grand public, le Graphic Designer Saul Bass (1920-1996) a toujours réalisé des génériques d'ouverture de films à l'avant-garde. Il travailla avec Alfred Hitchcock sur trois films : Sueurs froides, Psychose et La Mort aux trousses. On lui doit aussi ceux de West Side Story, Spartacus, ou même celui de Alien, le huitième passager, bien que non crédité pour ce dernier. Grand admirateur de son travail, Martin Scorsese l'avait sorti de sa semi retraite au début des années 90, pour lui demander de signer le générique des Affranchis, celui des Nerfs à vif, et, dans ce qui reste son ultime travail, la fabuleuse ouverture de Casino, sur le thème musical "Matthaus Passion" de Jean-Sébastien Bach. Bref, une sommité dans son domaine.

    Bien avant Bernard Werber et son obsession pour les fourmis, Saul Bass réalisait en 1974 un premier et dernier long métrage : Phase IV; une oeuvre étonnante et à découvrir, dans la veine du Mystère Andromède, au croisement de la SF, un zeste d'horreur et du Thriller. L'histoire d'une lutte à mort entre l'Homme et les fourmis. Le titre du film s'explique par sa structure narrative, divisée en quatre parties.

    Cuisant échec au Box Office, le film fut rapidement enterré par Paramount, en plus d'effectuer des coupes (certaines scènes présentes dans la BA ne le sont pas dans le film par exemple) et notamment la fin mythique initialement prévue par Saul Bass; un montage surréaliste et psychédélique de quatre minutes, lorgnant du côté de 2001 : l'odyssée de l'espace. Une fin originale longtemps considérée comme perdue, avant d'être retrouvée et montrée en juin 2012.

     

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