L’image manquante de Rithy Panh (2015)
Comment faire pour décrire les atrocités d’une guerre, d’un massacre ou d’un génocide quand on n’a pas forcément les images ? Le réalisateur Rithy Panh a trouvé la réponse dans L’image manquante, un documentaire d’1h30 qui frappe par sa puissance. Grand gagnant de la section Un certain regard à Cannes en 2013, il a aussi été nommé à l’Oscar du meilleur film l’année d’après. Une consécration méritée tant le travail sur ce documentaire traitant du régime des Khmers rouges est original.
A travers L’image manquante, Rithy Panh a voulu prendre le contrepied de tout ce qu’il avait pu faire auparavant (Cambodia entre guerre et paix, S21, la machine de mort Khmere Rouge…). Après des années à avoir cherché des images d’archives, le réalisateur bâtit son discours autour de ce qui manque : la nouvelle preuve du massacre des Khmers Rouges. Mais pour lui, le cinéma est là pour palier ce manque. Grâce à l’utilisation de figurines en terre cuite, dont certaines prennent forment sous nos yeux, il dépeint son histoire personnelle. Il s’agit là de personnes qu’il a connus, des membres de sa famille, des amis...
Sa voix, en off, vient accompagner ce que l’on voit à l’écran. Une reconstitution forte, originale, qui démontre que l’on peut parler d’un traumatisme sans utiliser des images du passé. Un renouveau pour les documentaires historique qui offre un rapport au présent inédit.