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    10 films culte de l'âge d'or du X américain

    Harry Reems, acteur emblématique du porno américain des années 1970-1980, est décédé ce mardi 19 mars. A cette occasion, retour sur quelques classiques du genre... Du vrai cinéma avec un grand X !

    "L'Enfer pour Miss Jones" (1973) de Gerard Damiano

    De quoi ça parle ?

    Après son suicide, Justine Jones, une vieille fille sexuellement frustrée, est contrainte d'errer dans les limbes du Purgatoire. Afin de mériter sa place en Enfer, on lui propose pour un court laps de temps de retourner sur terre et de s’adonner aux plaisirs de la chair les plus extrêmes.

    Pourquoi c'est cul...te ?

    - Parce qu’avec cette perle du genre, le réalisateur Gerard Damiano imposa un style et un univers qui lui étaient propres, une profondeur métaphysique rarement vue jusqu’à alors. Terminée la gaudriole de Gorge profonde, l’ancien coiffeur new-yorkais avait décidé de faire dans le porno fantastique et mélodramatique, allant parfois jusqu’à créer un sentiment de malaise chez le spectateur avec ces scènes d'anthologie que sont le suicide morbide de Justine Jones et son batifolage avec un serpent au royaume d’Hadès.

    - Parce que toute la rhétorique sadienne s’y trouve concentrée : un enfer paisible comme lieu inacessible, l’impossibilité de sortir de ce cadre et une série d’initiations théâtralisées.

    - Parce que la force de conviction de L'Enfer pour Miss Jones repose aussi sur la prestation étonnante de Georgina Spelvin, qui, malgré un physique ordinaire, parvient par le simple pouvoir de la parole à déployer un potentiel érotique digne des plus belles actrices de cette époque.

    - Parce que ce film a longtemps été une source d’inspiration inépuisable pour le X américain. Il n’y à qu’à voir le nombre de suites et de remakes qui en ont émané pour s’en rendre compte. Les plus réussis étant le flashy Devil in Miss Jones 2 (1982), toujours avec Georgina Spelvin et l’icône du cinéma gay de l’époque Jack Wrangler, et l’hilarant Devil in Mr Jones (1987) avec Ron Jeremy dans le rôle d’un homme qui a vendu son âme au diable pour avoir une érection vigoureuse et permanente…

    - Parce qu’il s’agit du premier film porno américain à avoir été projeté en public en France, à la fois au Festival d’Avoriaz et au premier Festival du film fantastique de Paris.

    Stars X...

    Georgina Spelvin

    Lorsque Georgina Spelvin démarre sa carrière dans le porno, elle est âgée de 37 ans, donc pas de toute première jeunesse. Ex-danseuse et mannequin, elle est remarquée par Gerard Damiano dans un studio où elle travaille comme cantinière. Aussitôt, il lui confie le rôle principal de son nouveau film L'Enfer pour Miss Jones, alors qu’à l’origine, il était question qu’une starlette de 19 ans l’interprète. La suite sera une longue succession de films X, où elle fera souvent figure de doyenne au casting, et une poignée de petits rôles dans des longs métrages traditionnels comme Police Academy et Bad Blood (1981). Mais pour le grand public, Georgina Spelvin sera à jamais associée au personnage exubérant de Justine Jones.

    Le réalisateur Gerard Damiano

    A ce père du porno américain, on doit quelques fleurons du genre comme le cultissime Gorge profonde (1972), le sombre Enfer pour Miss Jones (1973) ou Les Souvenirs humides de Miss Aggie (1974). Les plus connaisseurs se rappelleront également de l'élégance avec laquelle il a traité le thème du sado-masochisme dans The Story of Joanna (1975), son délire psychédélique sur le futuriste Alpha Blue (1980) – l’action de ce film se déroulant dans une société où règne un véritable communisme sexuel - ou encore ses réalisations plus paillardes comme Devil in Mr Jones (1987). Comptant une cinquantaine de films à son actif, il aura révélé les talents hors normes de Linda Lovelace, Harry Reems, Georgina Spelvin et de l'ancienne ballerine Terri Hall. Il est décédé à l'âge de 80 ans le 25 octobre 2008 des suites d'une crise cardiaque.

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