Tigrero dans "Le Grand Silence"
Il était une fois un tueur...
Dans la province de l'Utah, aux Etats-Unis. Le froid extrême de l'hiver 1898 pousse hors-la-loi, bûcherons et paysans affamés à descendre des forêts et montagnes et à piller les villages. Leurs têtes sont mises à prix. Les chasseurs de primes, tirant partie de la légalité, préfèrent le "mort" au "vif". A leur tête, le plus cruel et sadique de tous : Tigrero.
La petite histoire
Western d'un nihilisme absolu, hyperréaliste (le froid conserve les cadavres, gèle les armes...), Le Grand Silence est sans doute LE chef-d'oeuvre du cinéaste transalpin Sergio Corbucci. C'est aussi une vraie curiosité, au sens où il s'agit du seul western de toute la carrière de Jean-Louis Trintignant. Radicalisant plus loin encore la figure de l'homme sans nom, largement popularisée par Clint Eastwood dans la trilogie du dollar, et lui aussi chasseur de primes, le personnage incarné par l'acteur français est carrément muet. Quant à Klaus Kinski sous les traits de Tigrero, il est fidèle et égal à lui-même : à la fois génial et terrifiant.
Le saviez-vous ?
Devant la fin du film, d'un terrible pessimisme, les producteurs exigèrent de tourner une autre fin, beaucoup moins sombre. Mais ce n'était pas là l'intention de Sergio Corbucci, qui ne souhaitait pas en tourner une autre. S'exécutant malgré tout, il la fit volontairement grotesque et outrancière, presque comique, de sorte qu'elle se démarquait radicalement avec l'ambiance du film...une fin inexploitable en somme. Et c'est exactement ce qui s'est passé.