Le 23 septembre 2013, sur NBC, un homme entre dans les locaux du FBI pour se rendre. Il s'agit de Raymond Reddington, alias Red, un ancient agent du gouvernement passé ensuite du côté obscur pour faire partie des personnes les plus recherchées par le Bureau Fédéral, à qui il propose... son aide, pour faire tomber d'autres criminels.

Gros succès d'audience aux Etats-Unis, Blacklist revient ce mercredi 26 août sur TF1, pour la deuxième saison des aventures de Red, auquel James Spader prête à nouveau son charisme et sa voix profonde. L'acteur est d'ailleurs venu à Paris à cette occasion. Pas pour arrêter qui que ce soit, mais évoquer la série.

AlloCiné : Un personnage aussi charismatique, complexe et imprévisible que Red ressemble à un cadeau pour un acteur. Combien de temps vous a-t-il fallu pour accepter le rôle ?

James Spader : Ça a été assez rapide. J'ai lu 3 scénarios de pilotes différents sur un même week-end, et j'avais lu beaucoup d'autres choses avant cela. Et Blacklist a été le projet que je voulais faire. Il m'a vraiment intéressé et j'ai appelé ses auteurs, John Eisendrath et Jon Bokenkamp, pour savoir où ils pensaient emmener la série, car si je travaillais dessus, nous devrions collaborer. Je voulais être sûr que le processus serait constructif. Et j'ai su, après leur avoir parlé, que c'était ce que je devais faire.

Etiez-vous plus attiré par le concept de "Blacklist", ou par le personnage de Red ?

Une combinaison des 2. Grâce à l'idée initiale, exposée dans le pilote, il paraissait clair que les possibilités pour la série étaient nombreuses, que celle-ci pourrait aller dans beaucoup de directions différentes et que ma curiosité, tant pour l'histoire que le personnage, pourrait se maintenir pendant longtemps.

Pour une série télévisée qui compte 22 épisodes par saison, avec plusieurs saisons, il était vraiment important que la curiosité puisse durer tout du long. J'ai aussi aimé le mélange entre intensité dramatique, action et humour, avec de la complexité au niveau de l'intrigue et les relations entre les personnages. Red me semblait très amusant à jouer.

Important que la curiosité puisse durer tout du long

Vous parliez de vos discussions sur la direction de la série. Cela signifie-t-il que les motivations de Red ainsi que son vrai rôle dans la vie de Liz sont déjà établis ?

On découvre un peu de ses intentions dans la saison 1, et encore plus dans la 2. Et vous allez continuer d'en découvrir de plus en plus au fur et à mesure que la série avancera.

Quelle est votre implication dans le processus créatif en tant que producteur ? Qu'avez-vous apporté au personnage qui n'était pas dans le scénario original ?

Nous faisons tout ensemble. Je parle aux scénaristes tous les jours et nous évoquons aussi bien les histoires à venir que l'épisode que nous tournons à ce moment-là. Nous passons les scénarios en revue et les développons à travers les réécritures. Et même pendant que nous les tournons (rires)

NBC / TF1

La saison 2 est toujours plus difficile à faire que la première, était-ce le cas ici ? Quel a été le principal défi ?

Elles ont toutes 2 été aussi difficiles à faire, et le plus gros défi est que la série se fasse (rires) C'est un show très difficile à produire. Les scénarios sont compliqués à développer à cause des histoires et intrigues imbriquées qu'ils contiennent, et des rebondissements en leur sein. Mais Blacklist est aussi très ambitieuse, à cause de sa taille, de son échelle et des lieux dans lesquels l'action se déroule. Parvenir à la tourner toutes les semaines est un sacré exercice.

Combien de temps pensez-vous qu'une telle série peut durer ? Car le mystère qui entoure Red ne peut pas tenir pendant 10 saisons.

Pour moi, Blacklist ne repose pas que sur ça. Il y a plus. Vous pouvez emmener le public sur un long chemin, vers une fin qui n'est finalement pas celle de l'histoire, et ainsi bifurquer sur une voie qui est également très tortueuse (rires)

La Blacklist n'est pas une liste mais quelque chose de très spontané

Savez-vous combien de noms contient la Blacklist ?

La Blacklist n'est pas une liste. C'est quelque chose de très spontané qui est dans la tête de Red.

Comment les nombres sont-ils définis, puisque l'on peut passer du n°7 au n°100 d'un épisode à l'autre ?

C'est arbitraire (rires) Ça dépend de Reddington.

Megan Boone décrit la relation entre Red et Liz comme "un amour déroutant". Est-ce aussi votre point de vue ?

Bien sûr. Leur relation est très compliquée. Et elle oscille entre amour et damnation (rires), et créé parfois des divisions, puisqu'ils peuvent avoir besoin de s'éloigner l'un de l'autre pour trouver comment se retrouver à nouveau.

Il y a une fascination pour les anti-héros, des personnages tels que Red, dans les séries aujourd'hui. Comme expliquer cela ? Est-ce parce qu'ils correspondent plus au monde actuel ?

Je pense que cette fascination ne date pas d'hier, qu'il s'agisse de films ou de télévision. Même dans les livres. Les anti-héros ont toujours été très attirants. S'il est bien dessiné, on ne sait jamais vraiment si le personnage est quelqu'un de bon ou capable de choses horribles, ou un méchant capable de très belles choses. Ça dépend des jours (rires)

ATTENTION SPOILERS !!!

Que peut-on attendre de la saison 3 ? Y aura-t-il un changement de dynamique compte-tenu du fait que les personnages sont en fuite et que Red semble plus vulnérable ?

Oui, la saison 3 débutera dans la confusion. Pas seulement pour Elizabeth Keen, pour tout le monde : ils sont pourchassés par l'équipe d'intervention de Donald Ressler, et il y a aura beaucoup de surprises.

FIN DES SPOILERS

Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 28 mai 2015

La saison 2 de Blacklist est diffusée tous les mercredis soirs sur TF1, à partir du 26 août. Et rendez-vous dans quelques jours pour découvrir une interview dans laquelle James Spader revient sur sa carrière, de Sexe, mensonges et vidéo à The Office, en passant par Stargate.

Megan Boone et Diego Klatenhoff sont aussi sur la "Blacklist" de Red :