The Artist (2011)
De quoi ça parle ?
Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour.
Pourquoi faut-il le voir ?
Eh oui, le film muet en noir et blanc, multi récompensé (César et Oscar du Meilleur film en tête) est aussi une histoire d'amour pleine d'émotion et de drôlerie. Une comédie romantique pas comme les autres, à côté de laquelle on souhaiterait que vous ne passiez pas !
Alors il est vrai que dans The Artist, aucun baiser ni aucune nuit n'est partagée entre les deux protagonistes (une première version du script était bien plus explicite, mais la scène du baiser fut supprimée suite à une discussion collective entre le réalisateur et ses deux acteurs, afin de coller à la pudeur des films des années 20 et 30). Il n'empêche ! En osant se passer d'actes ET de mots (!), The Artist parvient tout de même à nous raconter l'un des plus beaux destins croisés amoureux, menacé dans son histoire par la célébrité, l'orgueil et l'argent. Le tout porté par un duo dont l'alchimie n'est plus à prouver : Jean Dujardin à l'élégance inspirée de Clark Gable et Bérénice Bejo à la fraîcheur digne de Joan Crawford jeune. Le tout en musique s'il vous plait !
Le saviez-vous ?
Les dialogues fournis par le réalisateur à ses acteurs ont été réduits autant que possible, le cinéaste ne voulant pas que ces derniers se reposent sur les mots. De même que le muet lui imposait un style de réalisation particulier, il voulait plier ses interprètes à l'exercice particulier de l'expression sans parole.
Sur le tournage, Michel Hazanavicius a privilégié la chaîne stéréo au mégaphone, demandant aux interprètes de se laisser guider par les bandes-originales de Sunset Boulevard, Nos plus belles années ou encore Les choses de la vie. Il n'a pas hésité non plus à jongler avec leurs mélodies préférées lorsqu'il voulait obtenir un résultat particulier. Aussi, et bien que les images et la musique ne semblent faire qu'un tout, ce sont d'autres mélodies que celles entendues par les spectateurs qui ont guidé les acteurs dans leur jeu. La scène du numéro de claquettes, par exemple, a été enregistrée sur une musique de Cole Porter, et a par la suite obligé le compositeur à écrire un morceau qui suivrait exactement la même rythmique.
Plus qu'une comédie romantique, The Artist est l'un des plus bels hommages au cinéma