L'amante perverse
Dans "La Femme défendue"
C'était mon premier rôle complexe, ambivalent...
"C'était la première fois qu'on me proposait un rôle très complexe, très ambivalent. Elle est d'abord innocente puis fait ses armes et devient dure et presque perverse oui, dans sa relation avec l'homme qu'elle fréquente mais parce qu'elle se défend !
La difficulté ? Cette caméra subjective non stop. Je rêvais de contrechamps à ce moment-là. Mais cette expérience a été fondatrice, j'ai énormément appris parce que comme il y avait ce côté documentaire, il fallait que le spectateur qui ne connait pas le projet se dise "tiens c'est un documentaire d'un homme qui a fait quelque chose sur sa compagne, c'est très intime". C'est ce ton que je cherchais, sans jouer du tout du tout. J'avais fait beaucoup de théâtre et c'était le moment pour moi d'essayer un jeu plus intérieur, plus naturaliste."
J'avais peur de toute cette cohue à Cannes pour un film que je portais seule...
"La femme défendue était normalement un téléfilm pour Arte et ils ont envoyé la cassette à toutes les sélections et on a été pris par Gilles Jacob en officielle à Cannes. J'étais jeune et j'avais très peur de toute cette cohue. J'ai l'impression de ne pas y avoir été, j'étais anesthésiée et flottais. Je portais seule ce film ce qui était très impressionnant.
J'avais peur que les sièges claquent à Cannes, d'autant que j'avais joué dans le Palais des Festivals quelques mois avant une pièce : Le mal court, et j'avais entendu ces sièges qui claquaient. La salle était impraticable, sans micro donc je comprends que les gens soient partis, mais ça m'avait marqué. Il se trouve que même si le film n'a fait aucune entrée, il a été très bien accueilli au Festival de Cannes..."
Isabelle Carré face caméra dans "La Femme défendue"