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    Une mère : qui est Kacey Mottet-Klein le jeune acteur face à Mathilde Seigner ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    AlloCiné a rencontré Kacey Mottet-Klein, jeune comédien vu précédemment dans Gainsbourg (Vie héroïque), L'enfant d'en haut portrait et Gemma Bovery. Dans Une mère, il donne du fil à retordre à Mathilde Seigner. Portrait d'un jeune acteur.

    Daniel Angeli

    Portrait d'un jeune acteur 

    Premier souvenir marquant de spectateur ?

    Un film qui m’a marqué, c’est Titanic. C’est une histoire d’amour touchante. Mais je ne me souviens pas du premier film que je suis allé voir au cinéma, c’était il y a trop longtemps. Ca devait être un dessin animé, comme Toy Story

    Comment as-tu commencé à devenir comédien ? C’était un hasard de la vie ou une envie depuis tout petit ? 

    C’est arrivé par hasard. Je me baladais dans la rue. C’était un casting sauvage. C’était assez marrant de tomber dans ce milieu que je ne connaissais pas du tout. Personne dans ma famille ne travaille dans ce milieu. C’était une découverte. Et c’est vrai qu’à l’âge de 7 ans, on ne se rend pas compte des responsabilités qu’on a, on ne se rend compte de rien. C’est plutôt un jeu, et petit à petit, on réalise.

    Ça fait quoi de se voir à l’écran la première fois ?

    Ça devait être pour Home [d'Ursula Meier], mon premier film, à Cannes, pour la première. Je trouvais ça intimidant, surtout qu’il y avait mes parents. C’était bizarre, avec, en plus, les scènes de nudité. C'est assez particulier de se dire que toute la salle est fixée sur moi.

    La première fois qu’on regarde un film, on a tendance à ne voir que soi. Il faut s’oublier pour voir l’ensemble du film. Et même maintenant, c'est toujours bizarre de se voir.

    As-tu des amis comédiens de ta génération ?

    Oui, j’ai des amis comédiens. Mais j’essaye, quand je suis en dehors d’un tournage, de voir des amis qui ne sont pas dans le milieu pour vraiment faire la séparation, me recentrer et ne pas devenir fou ! J’ai vraiment besoin de cette séparation dans ma vie.

    Bestimage

    Y a-t-il des comédiens d’autres générations qui t'inspirent ?

    Dans le cinéma américain, il y en a plein. Leonardo Di Caprio qui arrive à interpréter tout et n’importe quoi, je trouve ça fantastique. Il arrive à se détacher complètement de sa personnalité. De pouvoir interpréter des rôles vraiment différents, c’est mon rêve aussi de pouvoir faire ça un jour. Je trouve ça fascinant, j’admire ces gens. J’aimerais bien pouvoir les rencontrer, connaitre un peu leurs techniques de travail.

    Le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?

    Un conseil qui peut aussi bien concerner le métier que la vie de tous les jours. Sandrine Kiberlain qui m’a simplement dit : « ait confiance en toi ». C’est un conseil qui m’a fait réfléchir. Il faut trouver le bon équilibre entre ne pas avoir trop confiance et pas assez. 

    Est-ce qu’une musique peut t’inspirer dans ton travail ?

    Oui. Pour les scènes de pleurs, j’écoute souvent Hallelujah de Jeff Buckley. Je l’écoute souvent pour me mettre dans un état mélancolique. C’est vrai que les musiques jouent beaucoup sur les sentiments, les émotions. Ça m’apaise, ou ça me rend jovial. 

    ==> "Grace" de Jeff Buckley a 20 ans : comment l'album a marqué le cinéma et les séries

    Passer derrière la caméra, une tentation ?

    Bien sûr. C’est quelque chose que j’aimerais expérimenter. Je suis encore trop jeune et pas assez d’expérience dans la vie pour passer derrière la caméra, mais c’est clair que ce serait un rêve. Réaliser son film, c’est quelque chose de magnifique. C’est porter quelque chose, aimer quelque chose. 

    Daniel Angeli

    A propos d'Une mère

    Il y a des scènes très fortes, très intenses dans Une mère, qui n'ont pas dû être faciles à jouer. Qu'est-ce qui t'a inspiré pour ces scènes ? Où es-tu allé puiser cette rage ?

    Disons qu’on se raccroche un peu à la réalité. J’utilise un peu de ma personne. Je ne vais pas dire que je suis le personnage, et heureusement pas, mais j’ai utilisé de mon vécu, mes expériences, pour interpréter le rôle. C’est vrai que j’ai aussi eu ma période difficile avec ma mère. 

    Après on va chercher dans les émotions, avec la réalisatrice, tout le travail en amont, en prépa… Il y avait certaines émotions. que je ne connaissais pas forcément aussi. C’est du long travail.

    As-tu regardé des films pour t'inspirer aussi, ou tu voulais éviter ?

    J’ai regardé Sweet Sixteen de Ken Loach. Christine [Carrière] me l’avait conseillé. Ce n’est pas forcément une bonne chose de se rattacher à ça, mais c’est bien de voir les émotions.

    Ce qui est beau dans le film, c'est qu'on s'attache tout autant à la mère qu'au fils. Il y a une certaine empathie, grâce à l'écriture et l'interprétation... Etait-ce des choses que tu essayais d'avoir en tête en tounant ? 

    C’est un adolescent. On se dit que chacun peut vivre ça et ça n’est pas forcément de sa faute. C’est peut être une question d’éducation. C’est peut être qu’on l’a trop laissé faire. Mais il est touchant. On ne peut pas se dire que c’est que un sale gosse, que c'est un « kéké ». Il a sa façon de penser, il s’est créé une personnalité autour de ses mauvaises fréquentations. On se dit que ce n’est pas que de sa faute. On s’attache à ce personnage.

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    Mathilde Seigner est connue pour avoir une forte personnalité. Vous avez fait copain-copain sur le tournage ?

    On a noué une relation un peu mère-fils comme dans le film. C’était marrant de voir Mathilde qui me prenait sous son aile. Je me suis bien entendu avec elle. 

    Et Christine Carrière, quelle réalisatrice est-elle ? Donne-t-elle beaucoup d’indications ou laisse-t-elle au contraire beaucoup de liberté?

    Oui, elle donne beaucoup d’indications, mais elle laisse aussi pas mal de libertés, ce qui est assez intéressant. Mais on n’a pas peur de partir dans une mauvaise direction ; elle est là pour nous recadrer quand on va trop loin. C’est assez agréable. 

    Et après ?

    Depuis Une mère, Kacey Mottet-Klein a tourné dans un dans un premier long métrage belge de Guillaume Senez, Keeper, et commencé le tournage du prochain film d'André Téchiné, Quand on a 17 ans. Kacey Mottet-Klein tient le rôle principal avec Corentin Fila. Sandrine Kiberlain est également au casting, dans le rôle de la mère du personnage de Kacey. La première partie du film a été tournée en février, la seconde est prévue cet été pour un mois et demi. "C’est mon premier vrai rôle d’interprétation. C’est un défi que je me lance. Je pense que c’est un rôle qui va me faire murir un peu."

    ==> André Téchiné et Céline Sciamma réunis par une bande de garçons 

    Prochain défi pour Kacey ? "Après j’aimerais bien prendre du temps pour apprendre l’anglais. J’aimerais partir aux Etats-Unis ou en Angleterre pour vraiment bien apprendre la langue"

    La bande-annonce d'Une mère, à l'affiche ce mercredi :

    Propos recueillis par Brigitte Baronnet, à Paris, le 15 juin 2015 

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