Onibaba, les tueuses (1964)
Dans ce chef-d'oeuvre signé du metteur en scène japonais Kaneto Shindo qui se déroule dans le Japon féodal du XIVe siècle, une vieille femme et sa bru survivent en assassinant et dépouillant les soldats s'aventurant dans les marais environnants où elles vivent. Un jour, un samouraï porteur d'un masque de démon force la vieille femme à le guider à travers les marécages. Celle-ci s'exécute, avant de le piéger et le tuer. Récupérant le masque et le portant, elle finit par se rendre compte horrifiée qu'après être entré en contact avec l'eau, il lui est impossible de le retirer...
Hanté par ses souvenirs des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, le cinéaste utilise le masque et ses effets terrifiants pour symboliser la tragédie des deux bombes atomiques larguées sur le Japon, et les souffrances endurées. En fait, le masque s'inspire d'une vieille parabole bouddhiste, dans laquelle une mère utilise un masque pour effrayer sa fille, pour l'empêcher de se rendre au temple et prier. Pour la punir, le masque resta collé à son visage. Et lorsqu'elle supplia de pouvoir l'enlever, elle obtint satisfaction... mais la peau de son visage fut arrachée en même temps. Pour l'anecdote, ce masque a influencé William Friedkin pour le tournage de "L'Exorciste", dans lequel il a inséré un plan sous forme d'image subliminale montrant un démon au visage blanc.
La bande-annonce d'Obibaba :