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    Mais d'où viennent les masques des grands méchants des films d'horreur ?
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Scream, Vendredi 13, Massacre à la tronçonneuse... Ces films ont un point commun : les tueurs portent un masque. Objet incontournable du genre de films d'horreur, chaque masque a sa petite histoire.

    Hannibal le cannibale

    16 minutes. Il aura seulement fallu 16 min de présence à l'écran dans Le Silence des agneaux, pour qu'Anthony Hopkins se hisse quasi instantanément au panthéon des Serial Killers sur grand écran avec son incarnation glaçante et hypnotique d'Hannibal Lecter. Une extraordinaire composition qui lui a même valu un Oscar. Parmi les symboles du personnage figure la fameuse muselière, qu'il porte dans le premier film, avec une camisole de force. Le masque -muselière est un moyen de souligner un peu plus l'arme de prédilection du psychopathe et ex-psychiatre : sa bouche, pour parler (c'est un expert en rhétorique)...et dévorer. C'est qu'il ne porte pas son surnom pour rien... Pour la petite histoire du masque, il faut aller dans le magasin Gerry Cosby's Sporting Goods, situé à Manhattan, New York. Là, le chef accessoiriste de la société Strong Heart Productions, une filiale de Orion Pictures, productrice du film de Jonathan Demme, expliqua au gérant du magasin qu'il cherchait un masque pour les besoins de tournage d'un film. Le patron sorti de sa poche une carte de visite en lui disant : "tenez, appelez ce gars !".

    Le gars en question, c'est Ed Cubberly, le créateur du fameux masque - muselière. C'est lui qui raconte la suite sur son site internet : "A la fin de l'année 1989, j'ai reçu un coup de fil de Coleen Atwood, la responsable des costumes. A l'époque, je n'avais aucune idée de qui était Anthony Hopkins, ni même dans quoi je m'embarquais. Elle me demanda s'il était possible de créer un masque pour les besoins d'un film. Je lui ai dit de d'abord me décrire la scène où il serait porté. Elle m'a dit que celui qui le porterait était en fait un psychopathe schizophrène qui mord (!) les gens. Je lui ai répondu : "Ah ok, donc vous voulez que je vous fasse une muselière ?". Coleen me laissa le temps de réfléchir. Après avoir passé pas mal d'années à créer des masques de gardien de but en fibre de verre, c'était une demande facile pour moi. Je suis allé chercher de vieilles photos de masques que j'avais créé auparavant, puis j'ai tracé une ligne où je voulais couper le masque. En moins de 5 min, le masque d'Hannibal Lecter a été créé. Pas compliqué pour deux sous : un vieux masque de gardien de but de hockey coupé en deux, auquel j'ai rajouté des barres au niveau de la bouche pour qu'il soit plus menaçant. J'ai quand même suggéré au chef accessoiriste de garder cette teinte brune-verdâtre patinée, comme si l'objet avait été créé spécialement au sein de la prison pour Hannibal Lecter. Les producteurs ont aimé l'idée. Je suppose que j'ai été au bon endroit au bon moment. Quand j'ai appris que le film avait remporté 5 Oscars, j'étais fou de joie de constater que mon seul et unique masque créé pour Hollywood devienne une pièce iconique de l'Histoire du cinéma".

    Cerise sur le gâteau, Anthony "Hannibal" Hopkins lui envoya une photo dédicacée, portant sa création. La classe :

    Dehors ou dedans, Hannibal reste une VRAIE menace :

     

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