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    Camille Pouzol : "Il n’y a pas que du cul dans Hard, mais il y en a quand même beaucoup !"
    Lucie Reeb
    Lucie Reeb
    -Journaliste séries
    Passionnée de séries depuis son plus jeune âge, elle regarde de tout, mais garde une place particulière dans son cœur pour les séries pour ados.

    Après plus de 4 ans d’attente, la saison 3 de Hard arrive sur Canal+ en prime time ce lundi 1er juin. La série toujours plus scandaleuse mais jamais vulgaire nous entraîne cette fois dans l’univers du libertinage.

    Hard, c’est la série événement de Canal+ qui a créé le scandale lors de sa première diffusion en 2008. En deux saisons, elle est parvenue à fédérer un public de fidèles grâce à un ’humour qui permet de rendre banal les sujets les plus scabreux. Après la fermeture de Soph’X, à la fin du dernier épisode, toute la bande doit se réinventer et trouver sa voie. Mais vont-ils pour autant laisser le cul au placard ? Pour répondre à cette question, nous sommes partis à la rencontre d’une partie de l’équipe : Gilles Gallud (producteur), Camille Pouzol (scénariste), Natacha Lindinger, François Vincentelli et Michelle Laroque.

    A la fin de la saison 2, Cathy Verney (créatrice et scénariste) a quitté la série. Comment avez-vous rebondi ?

    Gilles Gallud : Il a fallu trouver une nouvelle scénariste et Canal+ a suggéré de prendre Camille Pouzol. Nous avions aussi, à la base, déjà des choses écrites, et nous avions juste besoin que Camille remette tout en ordre. En définitive, elle a vraiment tout modifié. Et tout s’est très bien passé parce que, en tant que fan inconditionnelle de la série, elle connaissait le challenge de faire une troisième saison, qu’on voulait plus réaliste que les précédentes. Nous voulions aussi faire découvrir ce milieu un peu obscur qu’est le libertinage.

    Camille Pouzol : J’avais envie d’aller dans la continuité de ce qu’avait fait Cathy. Bien qu’elle ne se soit pas impliquée dans l’écriture, le propos principal de la série perdure : il n’y a pas que du cul, mais il y en a quand même beaucoup. Je suis fière de participer à sa série. Maintenant, j’attends surtout son avis pour savoir si j’ai réussi à relever le défi !

    C’est une saison qui donne définitivement le pouvoir aux femmes ?

    G.G. : Oui, c’est sûr que les femmes ont le pouvoir. Dans cette saison, c’est Sophie qui décide d’ouvrir un club libertin, sans attendre l’avis de son mari. En plus, le thème de la saison est aussi très féminin : le libertinage est une pratique qui donne le pouvoir aux femmes. C’est elles qui choisissent si elles veulent coucher ou non. C’est la règle absolue dans tous les clubs libertins et elle nous arrangeait bien car c’est presque féministe. Les gens ont souvent une image de ce genre de clubs comme étant des endroits dégoutants et grivois. On avait donc envie de montrer un autre aspect, de montrer que les gens se sentent bien, qu’ils sont sympas et heureux et que l’ambiance n’est pas si glauque que ça.

    Après Charlie Dupont, acteur belge, qui devient espagnol à l’écran, vous réitérez l’expérience avec Jonathan Cohen qui joue un indien qui ne parle pas un mot de français. Vous aimez faire compliquer…

    C.P. : Oui c’est vrai. Mais beaucoup de gens pense que Charlie est réellement espagnol ! Quant au personnage incarné par Jonathan, il était, au départ, destiné à être joué par Vikash Dhorasoo C’était plus pour la blague, il devait juste avoir une réplique. Et puis j’ai commencé à m’amuser et à écrire beaucoup. Vikash s’est donc transformé en vrai personnage. Il a fallu caster un acteur et bien que j’étais partie sur l’idée de prendre quelqu’un d’origine indienne, l’essai de Jonathan m’a convaincu de le prendre. Vikash parle donc durant les 10 épisodes entièrement en anglais et il n’est pas sous-titré. C’est une audace qui m’a été permise par Canal+. J’avais envie que les spectateurs se sentent comme les personnages de la série qui, eux non plus, ne comprennent pas vraiment ce qu’il dit. C’est l’attitude et la situation qui permet de créer le rire. Mais par contre, j’ai pris un vrai corse (Jean-Philippe Ricci) pour jouer le cousin de Roy. Je viens de là-bas et j’en avais assez d’entendre les faux accents corse dans des séries comme Mafiosa.

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    Au début de la saison 3, Roy fait le choix de quitter le monde du X pour devenir un père de famille respectable et gérer un restaurant tandis que Sophie ouvre un club libertin. Cela va-t-il avoir un impact sur leur relation ?

    François Vincentelli : Je vous rassure, ça ne va pas être le cas. Quand Roy devient papa, il décide de tout arrêter et d’avoir une vie normale. Il lutte pendant les quatre premiers épisodes parce qu’il veut retourner à ses premiers amours : devenir un acteur traditionnel et faire du stand up. C’est là que va rentrer en scène Gad Elmaleh. Mais il va très vite se rendre compte qu’il n’est pas très bon. Et il va retourner à ce qu’il sait faire le mieux parce qu’il a la passion du cul. En fait, il voulait, par amour, tout arrêter pour Sophie ce qui fait qu’il ne comprend pas la décision de Sophie d’ouvrir un club échangiste. Ça va créer un fossé entre eux deux qui va vite se refermer. La troisième saison joue beaucoup plus sur le côté comédie romantique, ce qui la rend beaucoup plus ancrée dans le réel.

    Natacha Lindinger : Il y a un moment où elle va le trouver ennuyeux, surtout parce qu’il ne va pas dans le même sens qu’elle, mais elle est toujours amoureuse de lui. Elle a évolué durant les 3 saisons sans vraiment le savoir et elle n’a plus les mêmes tabous qu’avant. Elle devient très complexe. Elle a du mal à savoir qui elle est et ce qu’elle veut, surtout avec l’arrivée de son bébé. Mais elle va réfléchir et se rendre compte que le cul ne la choque plus. C’est un business qui rapporte bien. Et au début, Roy ne le voit pas sous cet aspect. Et en même temps, dès qu’il se déshabille et qu’elle le voit nu, elle ne le trouve plus du tout ennuyeux (rire).

    Qu’est-ce qui vous a incité à créer le personnage d’une femme présidente ? Vous êtes-vous inspirés des shows à l’américaine ?

    C.P. : Au moment de l’écriture des épisodes, les scandales sexuels des politiques avec DSK et Hollande ont fait la une des journaux. J’avais envie de jouer autour de ça. Et je dois bien avouer que je regardais aussi Scandal à l’époque, ce qui m’a beaucoup influencé. Quand j’ai écrit le personnage, je voulais vraiment qu’il soit joué par une femme. J’avais envie de faire une femme très féminine, donc très fragile, qui a un poste à responsabilité, ce qui peut effrayer les hommes. Elle va donc faire appel à Sophie pour assouvir ses besoins sexuels. Ce que j’ai aimé avec ce personnage c’est qu’elle ne se transforme pas tout à coup en folle furieuse qui appelle Sophie pour des délires sexuels dingues. Non, elle veut quelqu’un de normal qui ne posera pas de questions. Avec l’équipe de Soph’X, elle a l’embarras du choix. Michelle, qui interprète le personnage, a aussi été extraordinaire car elle était subtile, ce qui nous protégeait de la vulgarité.

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    Avec Hard, vous devenez la première femme présidente de la République, comment avez-vous abordé ce personnage ?

    Michelle Laroque : J’avais envie de créer ce personnage de toute pièce. Comme aucune femme n’avait été présidente auparavant, je n’avais pas besoin de copier ou d’imiter. Je me suis nourrie de ce que je peux voir autour de moi pour créer mon personnage. J’avais envie qu’elle soit hyper féminine, car l’intrigue n’aurait pas pu fonctionner si elle s’était comportée comme un homme. Après, même si j’ai aimé joué une femme de pouvoir, je sais que je n’aimerais pas du tout tenter l’expérience dans la vie réelle. C’était très drôle de faire semblant, surtout quand on connaît des gens qui, eux, ne font pas ça pour s’amuser (rire).

    Interview exclusive de Roy Lapoutre pour Canal+ :

     

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