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    Jonathan Zaccaï dans Intrusion : "Il est rare pour une production française d'aller aussi loin dans le fantastique"

    Xavier Palud (Ils) et Jonathan Zaccaï (Le Bureau des Légendes) nous dévoilent Intrusion. Cette excellente mini-série sous haute tension, en trois épisodes, primée au dernier festival de Luchon, est diffusée ce jeudi 28 mai à 20h50 sur Arte.

    Arte nous fait découvrir ce jeudi 28 mai à 20h50 Intrusion, sa nouvelle mini-série fantastique réalisée par Xavier Palud et avec Jonathan Zaccaï dans le rôle principal. Deux femmes fortes lui tiennent la réplique, Judith El Zein et Marie Kremer. À la fois thriller, récit fantastique et enquête psychologique, les trois épisodes nous plongent dans un univers inédit où un virtuose du piano bascule dans une autre réalité en plein concert.

    Allociné : Le scénario d’Intrusion est très complexe. Comment l’avez-vous perçu à la première lecture ?

    Jonathan ZaccaÏ : C’était assez compliqué au début de tout assimiler mais ça allait au fur et à mesure des lectures. Les auteurs ont été très audacieux d’avoir écrit autant de retournements narratifs et d’embarquer les gens là-dedans. Il est rare pour une production française d'aller aussi loin dans le fantastique. Même si cela se fait de plus en plus depuis Les Revenants sur Canal+. En tant qu’acteur, c’est génial de lire un projet aussi délirant. L’occasion de jouer ce genre de situations, où je me retrouve face à moi-même et que l’on ne reconnaît plus mon identité, n’arrive que très rarement.

    Arte

    Le personnage de Philippe est très sophistiqué. De quelles manières vous êtes-vous préparé pour interpréter ce rôle ?

    J.Z. : Je me suis beaucoup entraîné avec un professeur de piano. J’ai pratiqué 10 ans de violon et j’ai proposé à Xavier de changer l’instrument de Philippe. Mais esthétiquement le violon ne donnait pas le même effet. Le piano est vraiment un bel instrument pour l’histoire et cela fonctionne mieux.

    Xavier Palud : Lors des enregistrements musicaux, la pianiste nous a fait un très beau compliment pour la performance de Jonathan au piano. Elle a été impressionnée par toute l’attitude, car il ne faut pas uniquement prendre en compte le jeu de mains. Il fallait retranscrire physiquement tout ce que l’on ressent quand quelqu’un joue de la musique et elle a été bluffée par ce qu’elle a vu à l’écran. Jonathan joue vraiment le pianiste même s’il ne sait pas en jouer.

    Intrusion, Friends, Fringe... C'est pas moi, c'est mon jumeau maléfique !

    L'intrigue d’Intrusion se déroule à Strasbourg. Pourquoi avoir décidé de tourner là-bas ?

    X.P. : Cette ville a quelque chose d’un peu rude, voire baroque. On a eu des décors assez incroyables, et puis le chalet est magnifique. C’était une évidence. Par contre, la vue de la ville avec toutes les petites maisons orange qui m’ont fait penser au village du Prisonnier, n’était pas marquée dans le scénario. Je le dis souvent avec la direction artistique, quand on a les décors,  on a déjà la moitié de la lumière. Tout le monde a bossé sans jamais s’arrêter, en apnée, et c’est ce qui donne le résultat que vous voyez à l’écran.

    J.Z. : Le tournage a duré 30 jours pour les 3 épisodes de 50 minutes. C’était la course, le travail était intense. Même si en amont il y avait beaucoup de préparation dans le temps qui nous était donné. Il est vrai que tout le monde dit pour chaque projet qu’il y a eu un vrai travail d’équipe mais ici pour Intrusion les scénaristes, les chefs opérateurs et tous ceux que je ne mentionne pas se sont mobilisés ensemble.

    Intrusion bénéficie d’une belle mise en scène. Quels ont été vos choix en termes de direction artistique ?

    X.P. : Je voulais offrir un vrai spectacle de cinéma même si c’est bien une mini-série. J’aimais l‘idée que tout soit épuré, qu’il y ait peu d’effets spéciaux. Les auteurs et moi en avons discuté pour aller vers l’univers de Philip K. Dick qui les inspirait. Notre volonté dès le départ a été que le spectateur soit dans la tête du héros, qu’il subisse en même temps que le héros ses doutes et ses craintes. Donc la mise en scène doit être assez rigide avec des cadres ciselés, et une lumière précise pour que ça ajoute à ses sentiments un peu de claustrophobie et d’anxiété pour nous donner une sensation de malaise. Un petit peu dans l’idée de certains films comme Répulsion de Polanski par exemple que j’aime beaucoup. Il n’y a pas une débauche d’effets mais une atmosphère particulière dans laquelle on amène le spectateur.

    Pascal Bastien

    Seriez-vous prêt à retenter l’expérience d’une nouvelle mini-série ?

    X.P. : Si c’est pour atteindre cette qualité-là, oui. Et Arte va dans ce sens-là. Ils ont toujours été enthousiastes et nous ont toujours soutenu. Les dirigeants sont partis très confiants et n’ont jamais hésité. Aujourd’hui, la télévision devient presque plus audacieuse que le cinéma, au niveau des histoires et au niveau visuel, que ce soit en France ou aux Etats-Unis.

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