- Mad Max 3 se déroule environ quinze ans après les événements de Mad Max 2 (qui se déroulait, lui, deux ans après Mad Max). Au départ, George Miller et son équipe n’avaient pas spécialement l’intention de prolonger les aventures du guerrier de la route. Toutefois, c’est lors d’un dîner de retrouvailles à Los Angeles, au printemps 1983, que Terry Hayes présenta une idée au réalisateur : "Un clan d’enfants perdus dans le désert dans un coin perdu de la planète, attendant le retour d’un leader légendaire et prophétique. C’est là que j’ai compris que nous parlions du troisième volet de Mad Max". Dans ce troisième film, le personnage fut présenté à Mel Gibson comme un "Jésus en cuir noir" (le look de Max tend effectivement vers le messianique, renforcé par son errance dans le désert et son rôle de guide prophétique auprès des enfants perdus), "un homme ordinaire qui fait quelque chose d’extraordinaire pour les autres".
- Inoubliable capitaine du gyrocoptère ou autogire dans Mad Max 2, Bruce Spence est au générique de Mad Max 3… mais dans un autre rôle ! Un pilote encore une fois (mais d’avion), baptisé Jedediah et accompagné de son fils Jedediah Jr. Un même acteur pour deux personnages différents, un fait assez rare au cinéma (on pense par exemple à Edouard Baer, passé de Otis à Astérix), mais réédité par George Miller dans Fury Road dont le villain, Immortan Joe, est campé par Hugh Keays-Byrne, le Toecutter du premier Mad Max. A ce jour, les fans débattent encore sur la nature des rôles de Bruce Spence, afin de savoir s’il s’agit d’un même personnage ou de deux personnages différents. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Mad Max : une saga culte- Le producteur Byron Kennedy, à l’œuvre sur Mad Max et Mad Max 2 et fidèle collaborateur de George Miller, fut tué dans un crash d’hélicoptère près du barrage australien de Warragamba, alors qu’il effectuait des repérages pour les décors du futur Mad Max 3. Dévasté par cette disparition, George Miller songea un temps à abandonner le projet puis décida finalement de le mener à terme, en hommage à son ami à qui il dédiera le long métrage. Sur le film, il partagera son siège de réalisateur avec George Ogilvie, un metteur en scène de théâtre (il venait de diriger Mel Gibson sur les planches dans Mort d’un commis voyageur) avec qui Miller avait collaboré sur les séries The Dismissal (1983) et Bodyline (1984). Miller supervisa les scènes d’action, Ogilvie les scènes avec les comédiens, notamment la tribu d’enfants perdus. Pour l’anecdote, chacun des George a un jumeau !
- Pour le rôle de Entité (Aunty Entity, en version originale) qui dirige Bartertown d’une main de fer dans Mad Max 3, George Miller a fait appel à Tina Turner. "Quelque part, une histoire comme celle de Mad Max trouve un écho dans le rock and roll. Je me suis toujours demandé pourquoi Mad Max 2 était vu comme du rock visuel : et c’est assez évident, c’est parce qu’il s’agit d’un monde exacerbé. L’alter ego d’une star du rock est assez proche de ce qu’on peut voir dans un film. Nous avons donc écrit le film en pensant qu’il nous faudrait quelqu’un ‘comme Tina Turner’, et nous l’avons finalement engagée. Pas pour des raisons commerciales ou pour injecter du rock dans le film, mais parce qu’elle correspondait au personnage". Autre présence rock : Ironbar/Acier, un homme de main d’Entité, campé par Angry Anderson, chanteur du groupe Rose Tattoo. Et selon le scénariste Terry Hayes, interviewé par Philippe Manœuvre et Jean-Pierre Dionnet dans une émission spéciale des Enfants du Rock, Billy Idol aurait lui aussi aimé être de l’aventure.
- 400 cochons furent utilisés pour représenter l’élevage géré par Master Blaster, qui règne en maître sur le sous-sol de Bartertown en produisant toute l’énergie de la ville à partir du méthane généré par le bétail. La municipalité de Sydney tenta d’empêcher l’utilisation des animaux pour ce tournage pour raisons sanitaires, mais la décision fut annulée par la Cour Suprême, à condition que l’équipe de tournage porte constamment des combinaisons blanches et des bottes lavées à chaque entrée et sortie de plateau, et que ce dernier soit équipé d’extracteurs d’air. Le tournage de ces séquences donna à l’équipe, du propre aveu de George Miller, des airs de "Nasa préparant le voyage d’astronautes vers la Lune". Le réalisateur n’en tiendra pas rigueur à nos amis suidés, faisant de l’un d’eux la star de Babe en 1995.
- Parmi tous les véhicules futuristes construits pour Mad Max 3, un seul dut finalement être modifié : celui piloté par Entité. En effet, Tina Turner était incapable de conduire avec une transmission manuelle, aussi celle-ci fut modifiée en automatique !
- Vêtue d’une robe en cotte de mailles pesant une cinquantaine de kilos (!), Tina Turner offre dans Mad Max 3 (outre le tube We Don't Need Another Hero) l’une de ses rares performances cinéma, dans le rôle d’un tyran… qui n’en fut pas toujours un comme l’explique George Miller : "Un vieil adage dit que le tyran d’aujourd’hui est le héros d’hier. Un héros est un agent de l’évolution. Par ses actes, même contraints ou involontaires, il/elle provoque la régénération. Entité a ainsi dû faire ça pour construire Bartertown. Mais une fois qu’un nouvel ordre est en place, une fois qu’il / elle y est trop attaché, le héros n’autorise plus le changement naturel. Il devient donc un tyran. Si Max restait avec les enfants à la fin du film, il le deviendrait lui aussi".
- La mort de Max fut envisagée pour conclure ce troisième et dernier (du moins jusqu’à Fury Road) opus. George Miller se souvient ainsi : "Nous avons pensé à tuer Max dans ce film, mais ça ne s’intégrait pas à l’histoire. Nous avons pensé à le tuer, puis à le faire disparaître sans que personne ne sache ce qu’il advient de lui, pour aboutir à la fin que l’on connaît. Mais Max est un personnage qui peut mourir" Il reviendra peut-être à Tom Hardy d’accompagner Max vers un repos bien mérité et vers le Valhalla des guerriers de la route.
- L’épave de l’avion enfouie dans les dunes a véritablement été construite par les décorateurs de Mad Max 3. Elle était située sur la péninsule de Kurnell, en Nouvelle Galles du Sud, à une vingtaine de kilomètres de Sydney… sous le couloir aérien menant à l’aéroport de la ville !