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    De Mad Max à Fury Road : une saga culte en 55 anecdotes !

    30 ans pile après Mel Gibson, Tom Hardy enfile la tenue de Max Rockatansky alias "Mad Max", dans une renaissance folle furieuse de la saga orchestrée par son géniteur, George Miller, qui sort en DVD / Blu-ray. Retour en anecdotes sur une saga culte.

    - La génèse de Mad Max Fury Road remonte à loin : 1997. Et elle ne s'est pas faite sans douleurs pour George Miller. A l'époque, le réalisateur développait un film de SF ambitieux qui deviendra Contact. Mais la Major distributrice et productrice du film, Warner, l'écarte du projet, pour le confier à Robert Zemeckis. En échange, Miller récupère les droits de la franchise Mad Max. En 1998, Miller commence à plancher sur le film, qui est censé être produit ce coup-ci par la Twentieth Century Fox, avec un tournage devant s'effectuer en 2003 en Namibie. La sortie est quant à elle programmée pour l'été 2004. Il convoque alors des storyboarders, dont Mark Sexton, pour fixer sur papier les images et idées qu'il a en tête pour le futur film Mad Max. Mais l'invasion de l'Irak par l'armée américaine la même année est utilisé comme prétexte par les patrons du studio de la 20th Century Fox pour annuler le projet.

    Après le très gros succès de son film d'animation Happy Feet, qui le remet sous les bons auspices de Warner, Miller se voit alors confier le projet très attendu de Justice League. Mais le budget estimé du film est alors jugé beaucoup trop pharaonique : 300 millions de dollars. Miller se replonge à nouveau dans le développement de son Mad Max Fury Road. Programmé pour l'été 2010, en Australie, à Broken Hill, là où tout a  commencé, le tournage est finalement annulé pour cause de pluies torrentielles bouleversant le paysage désertique. En 2011, les zones jadis désertiques où devait se tourner le film ne sont toujours pas asséchées. Le tournage est alors délocalisé pour la Namibie (à nouveau), pour un début effectif en juillet 2012, avec six mois de prises de vues, complétées fin 2013 par un shooting supplémentaire de trois semaines à Sydney. Des reports et abandons successifs qui n'ont pourtant en rien entamé la détermination sans faille de George Miller.

    Comme il l'explique lui-même au magazine Mad Movies : "l'un des avantages des différents retards et du fait d'avoir tourné plusieurs longs-métrages avant de revenir à Fury Road, c'est que j'ai pu développer l'univers du film au-delà de ce que j'avais envisagé au départ. En évoluant, le design a influencé le langage même du projet. [...] A un moment, je me suis rendu compte que le projet était beaucoup plus gros que ce que j'avais imaginé, mais c'était sa nature. C'est l'échelle dont le film a besoin".

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    - Durant le tournage en Namibie, la Warner a été confrontée à plusieurs plaintes d'organismes de protection de l'environnement accusant l'équipe de dégrader le milieu naturel. La production s'est défendue en affirmant que le fait d'effectuer des prises de vues sur ces terres a permis d'injecter plusieurs dizaines de millions de dollars dans l'économie du pays, mais aussi de faire travailler plusieurs centaines de techniciens locaux.

    - Lorsque le tournage de Fury Road fut annulé en 2003 par la Fox qui invoquait le motif de l'invasion de l'Irak, Mel Gibson s'estimait alors trop âgé pour reprendre son cultissime rôle. C'était aussi l'avis de George Miller. Les fans ont malgré tout beaucoup spéculé sur la possibilité de voir "Mad Mel" se fendre d'un petit caméo, sous les traits d'un vagabond. Une rumeur démentie par Miller depuis. Si le cinéaste a souhaité engager Tom Hardy pour reprendre le rôle de Max, c'est en raison de l'énergie et de l'imprévisibilité que ce dernier peut dégager. Ce qui rappelait notamment au cinéaste sa première rencontre avec Mel Gibson : ″Il possède un charisme paradoxal, et cela fait de lui quelqu’un de fascinant à regarder (...). Tom peut être accessible et en même temps mystérieux, il sait être dur et en même temps vulnérable″.

    Quant à Hardy, c'est en écoutant le réalisateur lui expliquer sa vision des choses qu'il a compris qu'il n'était nullement nécessaire de se réapproprier le personnage tel que Gibson l'avait créé il y a trente ans, mais de le réinventer : ″Le Max de Mel est légendaire. Mais quand George m’a demandé de jouer ce personnage, je me suis mis à travailler avec lui pour transformer Max afin qu’il corresponde aux événements de ce film. C’est une histoire brillante et jouer ce rôle un grand honneur″. Le passage de flambeau entre Gibson et Hardy s'est finalement fait de manière très simple : ″On a déjeuné ensemble et tout s’est bien passé : il a accepté de passer le relais″. C'est ainsi que Hardy a ravi un rôle au nez d'autres acteurs pressentis : Michael Biehn, Gerard Butler, Paul Walker et Jeremy Renner.

    Dans cette réinvention du mythe, le personnage de Max Rockatansky est un vétéran d’une guerre du désert, essayant de survivre solitairement et ayant renoncé à s’attacher car, pour lui, nouer des liens d'amour et d'amitié ne peut qu'être source de souffrance dans un monde hostile : ″Max est un type qui veut juste rentrer chez lui mais qui n’a plus de foyer" dit Miller. "Il n’y a plus pour lui que silence, douleur et destruction. Il vit dans un univers dépourvu d’humanité, mais il la recherche toujours. Pourtant, les relations humaines coûtent très cher dans ce monde (...). Il a vu pas mal d’horreurs et il a perdu tout ce à quoi il tenait (...). Et bien que sa vie, par bien des aspects, ne vaille pas la peine d’être vécue, il continue de défier la mort. Il n’est pas prêt à mourir avant d'obtenir réparation, dans une certaine mesure, de tout ce qui lui a été enlevé″.

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    - Ce nouvel opus marque l’arrivée d’un nouveau personnage féminin très attrayant en la personne de Furiosa, interprétée par Charlize Theron, une guerrière qui va aider cinq jeunes filles esclaves à s’échapper d’Immortan Joe et qui va donc provoquer la longue course poursuite du film. Pour la comédienne, il s’agit d’un des personnages les plus marquants qu’elle ait eu à interpréter : "C’est une anti-héroïne dans sa définition la plus classique (...). Elle est animée par des sentiments on ne peut plus humains. Au départ, je pense que ce qui la décide, c’est qu’elle en a assez de se sentir inutile en tant que femme dans un monde où celles-ci sont réduites à leur fonction reproductrice".

    Les deux personnages principaux -Furiosa et Max- peuvent être perçus comme deux alter ego car très solitaires, et ayant un lourd passé. La relation qui se noue entre eux est au coeur du film comme Tom Hardy a pu en témoigner : "Max et Furiosa ont des caractères très similaires et ils nouent une entente qui se passe de mots, ce qui est le propre de deux êtres très proches (...). Il ne s’agit pas d’une histoire d’amour, mais chacun se révèle au contact de l'autre, si bien qu’il est primordial qu’ils s’entendent et s’aident mutuellement à aller de l’avant."

    Dans un premier temps, George Miller a envisagé de tourner deux films Mad Max coup sur coup. Mad Max: Fury Road et un deuxième long-métrage intitulé Mad Max: Furiosa, d'avantage centré sur le personnage de Charlize Theron, l'impératrice Furiosa. On sait par ailleurs que Miller a également posé les grandes lignes d'une troisième histoire...

    Le nouveau look du personnage de Max a été influencé par celui de Denzel Washington dans Le Livre d'Eli, un film qui propose également la vision d'un monde post-apocalyptique. Par ailleurs, parmi les quelques références à la trilogie d'origine, on peut notamment voir la veste en cuir que Mel Gibson portait dans Mad Max 2. Celle-ci a toutefois été réinventée puis remise au goût du jour par le département des costumes, qui en a créé une nouvelle pour Tom Hardy. Une autre anecdote clin d'oeil pour la route ? Le personnage féminin "The Dag" (Abbey Lee), une des 5 femmes recueillies par Furiosa, est en possession d'une petite boîte à musique semblable à celle donnée par Max au "Feral Kid" dans Mad Max 2. C'est d'ailleurs la scène préférée de George Miller, comme il nous l'explique ci-dessous.

    - L'acteur Hugh Keays-Byrne qui incarnait le terrible "Chirurgien" dans le premier Mad Max de 1979 figure au casting de Mad Max: Fury Road ! En effet, le comédien interprète à nouveau un ennemi de Max Rockatansky mais dans un rôle différent cette fois-ci, celui du diabolique et masqué Immortan Joe. George Miller semblait ravi de retrouver le comédien : "C’est le genre de charisme dont j’avais besoin pour Fury Road (...). Hugh porte un masque dans le film et donc personne ne pourra le prendre pour le Chirurgien, et il a un regard incroyable et une voix qui porte. C’est un grand nounours au fond et il apporte beaucoup d’entrain à son personnage. Il procure une autre dimension au film ne serait-ce que par la force de sa personnalité. Il a vraiment donné du punch à nos War Boys."

    - Le masque aux dents de cheval porté par Immortan Joe remplit deux fonctions bien distinctes. L'une, pratique, qui est de filtrer l'air pollué et l'autre de lui donner une allure quasi divine. Le look du personnage n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui du mercenaire Bane, interprété par Tom Hardy dans The Dark Knight Rises. Quant aux guerriers "War Boys", leurs masques font office d'allégeance à leur chef mais permettent également aux cascadeurs qui les interprètent de pouvoir passer d'un personnage à un autre et d'effectuer plusieurs cascades sans que le spectateur ne s'en aperçoive.

    - Connaissez-vous l'australien Nathan Jones, alias Megaman du temps de son ancienne carrière de catcheur ? Véritable colosse, il a naturellement joué les (très) gros bras au cinéma. Dans la superproduction Troie de Wolfgang Petersen, il incarne le très massif Boagrius, qui se fait tuer d'un coup d'épée par Brad Pitt dès le début du film. Le plus savoureux, c'est qu'il joue dans Astérix aux Jeux Olympiques un personnage répondant au doux nom de...Humungus; un clin d'oeil au méchant culte de Mad Max 2 ! Dans Mad Max Fury Road, il prête ses traits à Rictus Erectus, le fils d'Immortan Joe. Il souffre d'une difformité des os de la mâchoire qui lui ont valu de porter ce surnom et qui l'oblige à se harnacher le visage afin de le maintenir en place.

    - Watchmen fut le dernier film classé "R" taillé comme un blockbuster sorti par Warner, et fut un échec en salle. C'est l'immense succès de The Dark Knight, classé "PG-13" aux USA, qui a convaincu la Major - et toutes les autres dans la foulée- de désormais se borner à produire des blockbusters ne dépassant pas ce seuil. C'est ainsi que, selon cette logique, Warner envisagea un temps de faire en sorte que Mad Max : Fury Road, doté d'un budget estimé entre 130 et 150 millions de $, détienne un classement PG-13; au grand désespoir des fans. Mais le verdict de la MPAA fut net : le film fut classé "R", soit interdit aux moins de 17 ans non accompagnés, en raison "d'images dérangeantes ininterrompues". Les fans peuvent souffler...

    George Miller aime comparer son cinéma, très physique et visuel, à de grands spectacles musicaux : ″Pour moi, les films d’action sont comme une sorte de spectacle musical mis en images, et Fury Road se situerait entre le concert de rock et l’opéra (...). Mon souhait est de faire décoller le public de son siège, de l'entraîner dans une chevauchée chaotique et mouvementée, et qu’au passage on apprenne à connaître ces personnages et les événements qui les ont amenés à vivre cette histoire″.

    - Selon le scénariste Nick Lathouris, la fascination du metteur en scène George Miller pour la culture automobile provient de ses origines australiennes où cette dernière est particulièrement implantée, mais aussi de son expérience comme jeune médecin : ″George a soigné des jeunes ayant été victimes d’horribles accidents de la route, et plutôt que de prendre tout ça au sérieux, les gens ont tendance à s’en vanter et à en parler surtout si la victime a été grièvement blessée ou est morte. En tant que médecin, il avait le sentiment d’avoir seulement éraflé la surface d’un problème bien plus important et cette histoire était un moyen pour lui de l’aborder en profondeur″.

    "Pourquoi s'embarasser d'effets numériques quand vous pouvez démolir des voitures pour de vrai ?" s'exclame Miller. Environ 80% des effets visuels que l'on peut voir dans le film ont été réalisés sans trucages informatiques, avec de véritables véhicules, de vrais cascadeurs, des maquillages authentiques et bien d'autres choses... Une pratique peu courante à l'heure du développement du numérique mais que certains cinéastes comme Christopher Nolan et J.J Abrams affectionnent.

    - Cette quatrième aventure de Max Rockatansky a nécessité une organisation logistique particulièrement intense puisque le département artistique a dû créer pas moins de 150 véhicules pour les nombreuses scènes de courses poursuites. Ces véhicules furent créés sous la houlette de Colin Gibson, durant plus de dix ans. "Nous considérons ces véhicules comme des personnages à part entière" explique Gibson; "avec un rôle à interpréter pour donner vie à l'histoireet rendre crédible le monde dans lequel ils évoluent. D'un point de vue technique, le terrain désertique et le climat ont créé de nombreux problèmes de logistique - surchauffe, usure des suspensions, aérations bouchées...-, mais ces obstacles ont ajouté à la beauté des scènes d'action pleines de tourbillons de poussière et de gerbes de sable. Nous avons créé leur aspect en partant de l'histoire et nous nous sommes adaptés à la réalité" [in L'écran fantastique n°364]. Le tournage dans le désert de Namibie était également très impressionnant puisque pour les séquences les plus complexes, il y avait jusqu'à 1700 techniciens sur le plateau dont 1000 d'entre eux étaient présents en permanence.

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