De Thor à Cendrillon
On l'a vu chez Lars von Trier ou David Fincher, mais également devant la caméra de Kenneth Branagh, qui lui avait offert le rôle d'Eric Selvig dans Thor ainsi qu'une porte d'entrée dans le Marvel Cinematic Universe. Et c'est dans une autre adaptation que l'acteur retrouve le cinéaste pour un tournage assez tranquille : "Cette scène a demandé 6 prises, mais j'ai travaillé avec David Fincher. Là c'était 40 par scène", nous explique-t-il en riant lors d'une interview qui sera suivie par sa chute monumentale sur le plateau.
AlloCiné : Vous semblait-il important que le film mélange des éléments archétypaux du conte de fées avec une approche plus moderne ?
Stellan Skarsgard : Oui car il est important que cela reste un conte de fées. Celui-ci fonctionne très bien depuis de nombreuses années et il n'y a aucune raison d'en supprimer les éléments féériques dont l'efficacité est encore d'actualité. Mais ça se joue différemment dans une version moderne, car ce n'est pas la même réalité psychologique, même dans des décors stylisés. Et on ne peut pas s'empêcher, en tant qu'acteur, d'y mettre de nouvelles essences, car c'est ce que l'on aime faire. On passe tellement de temps à donner vie à des personnages que c'est inévitable.
Qu'est-ce qui rend l'histoire de "Cendrillon" unique tout en étant assez moderne pour le public d'aujourd'hui ?
La simplicité de son histoire déjà, et le récit de cette pauvre fille maltraitée qui réalise ses rêves à la fin. Et ce même si on connaît déjà la fin. J'ai par exemple vu la version animée, donc je connais bien le sujet (rires)
J'adore jouer sur le plateau
Qu'est-ce qui est le plus gratifiant pour vous sur le plan artistique : jouer sur le plateau ou la performance finie, projetée à l'écran et que l'on peut voir comme une oeuvre d'art ?
J'adore jouer sur le plateau. Si vous travaillez avec de bons réalisateurs, le processus n'est pas une exécution de leurs idées mais une session de création au cours de laquelle vous découvrez des choses avec les autres acteurs. C'est ce procédé que j'aime particulièrement. Et si en plus c'est une superbe oeuvre d'art, ça me va.
C'est la deuxième fois que vous travaillez avec Kenneth Branagh, après le premier "Thor" : qu'est-ce qui le rend si bon lorsqu'il s'agit de raconter des histoires déjà connues, qu'il s'agisse de Shakespeare, Marvel ou d'un conte de fées comme celui-ci ?
Il est bon avec les histoires. Il vient du théâtre et de Shakespeare, donc d'un univers avec un fantastique sens du récit et beaucoup de personnages intéressants. Il sait décomposer une scène en fonction des éléments nécessaires, afin de la rendre intéressante au même titre que les personnages. Il est très bon dans ce registre.
Que pouvez-vous nous dire sur l'ambiance du film ? Est-ce une version plus sombre du conte original ?
Pas de mon point de vue car je trouve que Lily James rend le film plus lumineux. Si vous faites un long métrage qui parle d'une bonne personne, vous avez intérêt à montrer que la bonté existe vraiment, et c'est ce que l'on se dit quand on voit Lily, qui incarne aussi l'innoncence.
L'innocence qui est le dernier mot auquel on pense pour qualifier son personnage, ou celui de Javotte, demi-soeur de Cendrillon incarnée par Sophie McShera, Britannique pétillante qui nous raconte une drôle d'anecdote sur son casting page suivante.