Votre souvenir le plus émouvant des César ?
Joséphine Japy, nommée au César du Meilleur espoir féminin pour "Respire"
Lorsque Charlotte Gainsbourg est allée chercher son César du Meilleur Espoir Féminin. Cela représente vraiment toute la simplicité de ce que l’on peut ressentir lorsqu’on reçoit quelque chose comme ça et l’émotion. C’est une image qui me touche énormément en tant que jeune comédienne.
Marianne Denicourt, nommée au César du Meilleur second rôle pour Hippocrate
Il est assez récent, il y en a plein bien sûr mais un des souvenirs qui m’a touché, c’est Emmanuelle Riva recevant le César de la Meilleure Actrice pour Amour. Elle est très poétique, âgée, elle avait disparu. Nous sommes voisines vous savez, elle habite à côté de chez moi. Je la voyais depuis des années très discrète, un peu vieille dame perdue, donnant à manger aux pigeons. Franchement, cela m’a fait chaud au cœur. J’étais très heureuse pour elle, j’ai trouvé que son discours, sa voix, sa manière de recevoir ce prix étaient d’une grande délicatesse, d’une grande élégance. Cela m’a beaucoup touchée !
Vincent Lacoste, nommé au César du Meilleur acteur pour "Hippocrate"
Le moment où Annie Girardot a eu son César de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables.
Jean-Luc Gaget, co-scénariste de Lulu femme nue, nommé dans la catégorie Meilleure adaptation
Le moment le plus émouvant est quand j’ai été nommé pour le meilleur court métrage. C’était juste après le fameux César d’Annie Girardot, qui a pleuré sur scène. Il y a eu une ovation et on a appelé les courts métrages. Je me suis dit : pourvu que ce ne soit pas moi ! Ca n’a pas été moi ! Donc c’est à la fois un mauvais et un très bon souvenir ! J’étais très content de ne pas être monté sur scène après elle.
Solveig Anspach, nommée pour "Lulu femme nue", dans la catégorie Meilleure adaptation
C’est un peu personnel, mais c’est quand Karin Viard a eu le César pour Haut les cœurs qui est le premier film que j’ai réalisé. C’était très émouvant.
Pierre Niney, nommé au César du Meilleur Acteur pour "Yves Saint Laurent"
C'est une émotion de joie, de plaisir. Une vraie émotion de comédie. Il s'agit de la présentation de Valérie Lemercier.
Eric Elmosnino, nommé au César du Meilleur second rôle masculin pour "La Famille Bélier"
C’est Coluche pour Tchao Pantin. Je crois que c’est ça qui me reste, l’année où Coluche avait eu le César, et Anconina en avait eu deux je crois. Ça remonte à 83 je crois ; ça représentait quelque chose de voir ça à la télé à la maison. C’était un truc qui faisait un peu rêver.
Bertrand Bonello, réalisateur de "Saint Laurent", nommé dans 10 catégories
Je pense que c’est Jean-Luc Godard. Il m’émeut toujours. Peut être quand il remettait le prix à Eastwood. J’avais trouvé ça assez beau.
Edouard Baer, maître de cérémonie de la 40e édition
C’est parti sous un truc bon enfant. Le tout premier. On voit Jean Gabin qui arrive en costard et comme un gamin il dit « alors je déclare ouvert… ». C’était mis sous un signe un peu familial, bon enfant. C’est ça qui me touche plutôt que les scènes obligées d’émotion. Après, il y a de grandes images qu’on nous rediffuse : la télévision nous incite à trouver les choses émouvantes à force de nous les rabâcher. Mais il y a des petites choses qui restent comme ça. Je suis touchée par la simplicité, quand les gens ont l’air content d’être là. Il y a des gens qu’on admire, que nous on iconise, et qui eux vivent normalement.
Karidja Touré, nommée au César du Meilleur espoir féminin pour "Bande de filles"
Je n’ai pas l’habitude de regarder les César. Je n’étais vraiment pas dans le milieu. C’est la première année. Je dirais quand Omar Sy a gagné son César et qu’il s’est mis à danser sur la chanson d’Intouchables.
Jean-Jacques Annaud, distingué aux César notamment pour "L'Ours" et "Le Nom de la Rose"
J’ai un souvenir, mais je ne sais plus pour quel César : j’avais accompagné Simone Signoret, qui n’y voyait plus trop clair. J’étais en coulisses et elle était montée avec moi pour annoncer, je crois, le meilleur film. Elle avait été formidable ; elle m’avait dit des choses qu’on ne dit pas devant une caméra. C’&tait très tendre, j’ai beaucoup d’admiration pour cette femme. Je me souviens de ce moment dans les coulisses. Elle m’avait pris par le bras ; je tenais aussi son autre main, et je disais attention il y a une marche, une autre marche… C’est une femme qui avait su vieillir. Beaucoup d’actrices veulent rester les séductrices qu’elles ont été au tout début de leur carrière. Simone avait compris qu’il fallait s’adapter au passage du temps.
Baya Kasmi, co-scénariste d'"Hippocrate", nommé à 7 reprisesJ’ai toujours regardé, j’ai été un peu émue chaque année parce que ça me faisait rêver. Mais pour moi, c’est Isabelle Adjani, dans cette robe de princesse orientale, qui vient de parler de Salman Rushdie, etc. J’étais fascinée.
Jalil Lespert, réalisateur de Yves Saint Laurent, nommé à 7 reprises
Comme je suis un acteur à la base, je suis très égocentrique, désolé. Je vais me souvenir de l’année où je l’ai eu. C’était en 2000 ou 2001 pour Ressources Humaines. J’ai gagné le César du meilleur espoir masculin. J’étais très ému. J’ai pensé aux miens, à mon réalisateur Laurent Cantet. J’ai compris que j’étais porté un film et qu’il fallait toujours écouter son film, faire son film. Les César récompensent des films dans des moments d’honnêteté, mais c’est le film avant tout.
C’est ma famille, je ne suis heureux qu’avec eux, en faisant des choses avec eux. C’est un art choral. Et quand les pairs saluent le travail collectif, on est vraiment content.
Julie Bertuccelli, réalisatrice de La Cour de Babel, nommé dans la catégorie meilleur documentaire
J’ai eu un César pour mon premier film qui s’appelle Depuis qu’Otar est parti. J’étais enceinte en plus. J’allais peut être accoucher dans les quelques jours qui suivaient. J’étais évidemment très émue et surprise.
Pierre Schoeller, primé aux César en 2012 pour L'Exercice du pouvoir
Oui, c’est quand je me lève pour aller recevoir le trophée et mon bouton de veste se prend dans les cheveux de la personne qui était devant moi. La pauvre a eu vraiment mal ! Après, c’est impressionnant de se retrouver face à cette immense salle. Et puis, c’est une cérémonie très suivie.
Le discours de Pascale Ferran aussi reste un moment très fort.
Mais je trouve que c’est une soirée qui manque parfois de tact envers le travail que c’est de faire des films. On devrait mieux célébrer le travail, de l’énergie de faire le film. Je sais qu’il y a les contraintes de télévision, de spectacle, mais j’ai parfois ce sentiment.
Lucie Borleteau, réalisatrice de "Fidelio", nommé pour le Meilleur premier film
Dans les souvenirs émouvants, je me souviens de l’année où il y avait Cyril Collard.
Thomas Lilti, réalisateur de "Hippocrate", nommé à 7 reprises
C’était l’année où Les nuits fauves avait obtenu tous les prix alors que Cyril Collard était décédé quelques semaines avant. Je me souviens très bien de cette cérémonie. C’est un film que j’adorais, qui correspondait vraiment à ma génération. Ça m’avait beaucoup ému.