Alors que la deuxième saison bat son plein sur OCS, l’équipe s’est réunie pour nous faire découvrir les coulisses de la série spectaculaire. Etaient présents les interprètes d’Eleanor Guthrie (Hannah New), le Capitaine Flint (Toby Stephens), John Silver (Luke Arnold) et Max (Jessica Parker Kennedy). Rencontre.
Vous interprétez Eleanor Guthrie, une femme forte. Etait-ce difficile de s'imposer parmi tous ces hommes ?
Hannah New : Son autorité est mise à l’épreuve dans la saison 2. Plusieurs personnes vont tenter de nuire à son mode de vie et à sa propre existence. Bien qu’elle ait représenté le pouvoir et la supériorité, elle se retrouve soudainement dans une situation très difficile, dans laquelle elle doit jongler entre les menaces extérieures et celles du pouvoir colonial britannique. Flint (Toby Stephens) et Vane (Zach McGowan) représentent également un danger pour elle. Elle est responsable de beaucoup d’hommes, mais ce sont parfois les femmes qui remettent en question son commandement. Max (Jessica Parker Kennedy) prend vraiment son indépendance dans la saison, et je pense que c’est une dichotomie intéressante à jouer puisqu’il ne s’agit plus seulement d’une opposition homme/femme. Chaque individu peut exercer son pouvoir sur cette île.
Comment définiriez-vous la relation entre Eleanor et le Capitaine Vane ?
H.N : Comme je l’ai dit, Eleanor est menacée par des pirates brutaux, sadiques et inhumains, et cherche à être protégée. Elle a perdu tous les gens en qui elle pouvait avoir confiance, et n’a jamais été plus seule. Elle connaît Vane depuis longtemps et sait comment le manipuler. Je pense que leur relation n’est pas mise sur un pied d’égalité puisqu’elle tente constamment de l’extorquer. Et bien sûr, elle comprend l’intérêt d’avoir un garde du corps à ses côtés.
C’est vraiment amusant de voir que mon personnage peut excéder Toby Stephens à ce point.
Long John Silver est-il aussi amusant à incarner qu’il l’est à regarder ?
Luke Arnold : C’est très divertissant. Dans la première saison, Silver n’est pas aussi investi que le reste de l’équipage. Donc il s’amuse de la situation car il s’attend à quitter cet endroit juste après avoir récupéré le trésor. C’est aussi une tragédie : tout le monde doit se montrer intimidant et forcer le respect, tandis qu’il tourne en dérision tous ces personnages. Les choses changent lorsqu’il réalise qu’il ne s’échappera pas aussi vite qu’il le pensait, mais également lorsque de nouvelles opportunités s’offrent à lui. C’est vraiment amusant de voir que mon personnage peut excéder Toby Stephens à ce point. Pour moi, Silver est bien plus amusant à jouer qu’à observer.
Pensez-vous que Flint puisse se montrer rédempteur ?
Toby Stephens : Manifestement, sur le long terme, la rédemption semble impossible pour Flint, puisque nous savons spoiler: qu’il meurt avant d’arriver sur l’île au trésor. Dans la seconde saison, Flint est transporté quinze ans en arrière. Nous commençons à découvrir le personnage, son histoire avant d’arriver à Nassau, et comment il est devenu le pirate qu’il est à présent. Nous en apprenons énormément sur lui, ses motivations, ses décisions extrêmes et nous comprenons qu’il est peut-être beaucoup plus complexe que nous le pensions à la fin de la première saison.
Les décors semblent si réaliste.
En tant qu’acteur, qu’est-ce que les décors apportent à votre performance ? Auriez-vous préféré tourner dans un studio à Los Angeles, plutôt qu’en Afrique du Sud ?
Jessica Parker Kennedy : Je répète toujours que c’est le job le plus facile que j’ai eu, en termes de simulacre. Vous enfilez ces costumes d’époque et vous vous rendez dans cet endroit exquis et prêt à l’emploi. Nous avons plus de 500 figurants chaque jour, et beaucoup d’animaux sur le plateau. Tout semble si réaliste, cela apporte beaucoup à notre performance.
Mesdames, qu’aimez-vous, ou n’aimez-vous pas, à propos de vos costumes ?
J.P.K : Pour ma part, je crois que je suis devenue claustrophobe la première fois que j’ai dû mettre un corset, dans la première saison. J’ai supplié nos costumiers d’y mettre une fermeture éclair pour pouvoir en sortir plus rapidement, parce qu’il vous est impossible de respirer. Il ne s’est jamais passé un jour sans qu’ils ne desserrent mon corset : ils le voulaient aussi compressé que possible. Deux femmes m’aident à l’enfiler tous les matins. Mais à la fin de la saison 1, je m’y suis habituée, j’en avais besoin pour entrer dans la peau du personnage. Cela m’a beaucoup aidé. Je comprends pourquoi les femmes s’évanouissaient au moindre drame : elles ne pouvaient pas reprendre leur respiration. Mais c’est devenu quelque chose que j’apprécie énormément aujourd’hui.
H.N : J’ai été chanceuse d’avoir pu y échapper. J’apprécie que mes vêtements s’éloignent des normes traditionnelles. En portant un corset, vous ne pouvez rien faire : vous ne pouvez pas marcher vite, vous ne pouvez pas nouer vos chaussures. Parfois, j’imagine qu’Eleanor aimerait être plus féminine, mais elle doit maintenir cette image qui la sépare des autres femmes de l’île.
Vous avez dû tourner une scène très difficile dans la première saison. Comment l’avez-vous abordée ?
J.P.K : C’est une très bonne question. Je pense qu’en tant qu’acteur, vous devez tout donner. Nous avons beaucoup parlé avec les producteurs et mon partenaire à l’écran, avant de tourner cette scène. Le viol représente une part importante de l’intrigue. Nous montrons le sexe et la violence à l’écran. Ce n’est pas quelque chose qui peut être ignoré, ni insinué. Quand je regarde quelque chose, j’aime rester sans voix, faire partie de l’action. Alors je fais en sorte que mon public se sente de la même façon.
Propos recueillis par Emmanuel Itier.
Traduction : Alexia Pendans.