Truand : André Bellaïche
Incarné par : Vincent Elbaz
De la rubrique faits divers…
Mené par André Bellaïche, le Gang des Postiches est l'une des plus célèbres bandes de braqueurs de banques françaises. Comptant à leur actif pas moins de trente hold-up commis entre 1981 et 1986, ces malfrats à l'idéologie anticapitaliste se déguisaient en personnes de bonne bourgeoisie pour entrer plus facilement dans les agences et mener à bien leurs méfaits. Leur aventure se termina tragiquement en janvier 1986, lors d'un braquage perpétré rue du Docteur-Blanche, dans le XVIe arrondissement de Paris, par une fusillade qui laissa sur le carreau un gangster, Bruno Berliner, et un policier.
…à la rubrique cinéma
C’est aux alentours de 2003 que le réalisateur Ariel Zeitoun commença à travailler sur le script de ce qui allait devenir Le Dernier gang. A l'époque, aucun livre n'avait encore été écrit sur le Gang des Postiches et les seuls éléments dont il disposait étaient les coupures de presse, les reportages audio et télé, et le témoignage d'André Bellaïche. Celui-là même qui allait lui servir de modèle pour dresser le portrait de Simon, un malfrat originaire des quartiers populaires de Belleville à qui Vincent Elbaz donnerait par la suite ses traits.
Un choix de casting qui relève peut-être de l’évidence pour beaucoup de monde, mais pas pour Ariel Zeitoun qui ne s’était montré guère convaincu par sa prestation de petite frappe dans le film noir de Cédric Klapisch, Ni pour, ni contre (bien au contraire). "En fait, en même temps qu'il jouait, il jugeait son personnage, raconte le metteur en scène. Qu'il condamnait d'ailleurs sans circonstances atténuantes ! Alors je lui ai proposé le rôle de Milan. Poliment, il a lu le scénario et m'a rappelé pour me dire que le seul rôle qui l'intéressait était celui de Simon. Moi, dès notre rencontre, j'avais commencé à gamberger : ce que je découvrais de lui, son implication quand il parlait de l'ambiance et du personnage, ont fait que petit à petit, j'ai basculé. Mais je lui ai demandé d'être fier de Simon, et de l'aimer, bon ou méchant. Et de s'aimer lui aussi. De ne pas être son propre juge. De laisser ce soin aux autres."
Vincent Elbaz complètera les propos du réalisateurs dans une autre interview : "Je voulais qu’en croisant Simon dans la rue, on ne voie pas immédiatement un voyou en lui. Et il était hors de question que dans mon interprétation, on sente le regard de l’acteur sur ce qu’il était en train de jouer, ou que l’on perçoive un jugement sur la voyoucratie. Au contraire, je voulais que ce soit totalement inconscient, instinctif. C’est pourquoi je me suis beaucoup attaché au déséquilibre émotionnel : je me suis dit que Simon était en quelque sorte un psychotique, mais un psychotique sympathique, comme on peut tous l’être !"