MUTATIONS
La Mouche de David Cronenberg (1986)
Le pitch - Un scientifique met au point une invention qui doit révolutionner le monde : la "téléportation" qui consiste à transporter la matière à travers l'espace. Les essais sur un babouin sont peu convaincants et après des fuites dans la presse, il décide de se téléporter lui-même. Seulement il ne s'aperçoit pas qu'une mouche fait partie du voyage.
Pourquoi le (re)voir ? Parce qu’avec ce remake de La Mouche noire, David Cronenberg revisite avec brio le mythe du savant fou et nous interroge sur notre humanité. La Mouche est un monument de la SF, aussi déviant que malsain.
C'est culte ! La métamorphose progressive de Jeff Goldblum en mutant mi-homme mi-insecte. Les maquillages (cinq heures de pose !) sont bluffants.
L'anecdote qui tue - Un opéra, également mis en scène par David Cronenberg, a vu le jour en 2008.
Horribilis de James Gunn (2006)
Le pitch - Au cours d'une virée dans les bois, Grant découvre une masse gélatineuse d'origine extraterrestre à proximité d'un cratère creusé de fraîche date. Soudain, un puissant tentacule jaillit de la masse informe, enserrant Grant avant de lui inoculer un germe provoquant une insidieuse et troublante métamorphose...
Pourquoi le (re)voir ? Parce que Horribilis revisite quatre genres : le film de zombie, le film d’invasion extraterrestre, le film d’insectes et le film de mutant. Le tout servi par des effets spéciaux gores à souhait et un esprit sympathiquement décalé, incarné par Nathan Fillion.
C'est culte ! La madame-ruche, dont l’abdomen distendu sert de réfectoire à une colonie de limaces…
L'anecdote qui tue - Le déjanté James Gunn, à qui l'on doit ce film, est un spécialiste du cinéma d'horreur. Tout droit sorti de l'écurie Troma, il a signé le scénario de la jouissive Armée des morts, mais aussi, chose originale, du plus familial Scooby-Doo.
Planète terreur de Robert Rodriguez (2007)
Le pitch - Dans une petite ville, un couple de médecins constate que leurs patients sont soudain frappés par la gangrène et affectés par un regard vide et inquiétant...
Pourquoi le (re)voir ? Parce que Robert Rodriguez se lâche méchamment dans cet hommage au cinéma bis développé avec son compère Tarantino (qui lui signera Boulevard de la mort). Les guests-stars (Bruce Willis et Rose McGowan en tête) aussi.
C'est culte ! Le face à face entre Josh Brolin et un infecté, qui n’hésite pas à lui vider un furoncle immonde sur le visage…
L'anecdote qui tue - Certaines des musiques entendues dans Planète terreur proviennent de New York 1997 et Blow Out. La référence à Carpenter est plus qu'un hommage puisque, à l'origine, c'est ce dernier qui devait composer la musique de Planète terreur.
Feast de John Gulager (2005)
Le pitch - Dans un bar perdu au fin fond du Texas, la soirée se déroule paisiblement quand brutalement, la nuit tourne au cauchemar. A quelques pas de là, des créatures mutantes, affamées, se sont échappées d'une base de recherche militaire... Et elles ont faim de chair humaine...
Pourquoi le (re)voir ? Parce que ça saigne ! Et pas qu’un peu… Les repas des créatures sont souvent violents, pour le plus grand plaisir des amateurs de monstres.
C'est culte ! L’apparition clin d’œil de Jason Mewes, le Jay des films de Kevin Smith.
L'anecdote qui tue - Feast est l'un des longs métrages issus du programme Project Greenlight, créé par Matt Damon et Ben Affleck, qui officient d'ailleurs comme producteurs exécutifs du film. Le Project Greenlight est un concours lancé chaque année à destination des jeunes jeunes créateurs de scénarios, en collaboration avec la société de production Miramax.
Creep de Christopher Smith (2004)
Le pitch - A minuit, au sortir d'une soirée chic copieusement arrosée, une jeune femme guette vainement un taxi avant de se résoudre à prendre le dernier métro. Sous l'effet de l'alcool, la jeune femme ne tarde pas à s'assoupir. A son réveil, la rame est déserte et les grilles sont déjà fermées...
Pourquoi le (re)voir ? Parce qu'une rame de métro déserte, en pleine nuit, ça peut déjà être assez glaque sans qu'on ait besoin de rajouter une créature mutante. Pas de bol pour Franka Potente, à qui Christopher Smith fait réviser ses gammes de sprint de Cours, Lola, cours, tout en nous faisant trembler de l'autre côté de l'écran, puisqu'on s'imagine très bien dans une situation similaire, qui nous ferait presque regretter les grèves de métro.
C'est culte ! La "consultation" pratiquée par notre créature mutante sur une jeune femme : de vieux gants sales, un couteau rouillé, un fauteuil de gynécologue... Glauque.
L'anecdote qui tue - Le tournage de Creep, d'une durée de sept semaines, s'arrêta dans l'une des plus profondes stations du métro londonien : l'arrêt Strand de la ligne Picadilly. Fermé depuis 1994, cet arrêt possède un quai désaffecté depuis... 1917 ! C'est précisément sur ce quai abandonné et à l'ambiance forcément inquiétante que des scènes du début et de la fin du film furent tournées. La main ensanglantée sur la vitre, qu'on peut voir sur l'affiche, a pu être utilisée pour promouvoir la sortie DVD du film dans le métro londonien, ce qui n'avait pas été le cas au moment de sa sortie en salles.